L'intérêt de l'altimètre est loin d'être anodin. C'est à mon avis la principale fonction de ces montres (je détaillerai les autres dans une deuxième partie) Dans les situations les plus simples il vous apportera du confort ou de l'agrément, mais dans les situations difficiles il sera un recours pour se retrouver ou même se sauver.
Sur les itinéraires peu balisés, et dans le mauvais temps, c'est à mon avis un outil indispensable. Sans lui, il est difficile de trouver un col ou un abri, mais il faut alors également savoir utiliser la carte et la boussole. Il sera également très utile en cas de nécessité pour signaler sa position aux secours.
L'altimètre permet de vérifier sa progression.
Cela peut être sympathique de savoir à quelle altitude on se trouve, ainsi que pour motiver sa progression et très utile dans les parcours engagés où l'on doit respecter un horaire. Ce peut être un outil important dans la prise de décision de poursuivre une entreprise exposée.
Test de la 300 dans la "Pierre Allain" à la Meije
Cependant, sa mesure n'est jamais exacte. En effet, la relation entre pression et altitude dépend des conditions atmosphériques locales, alors que les appareils utilisent une formule standard, moyenne. (Propos recueillis sur le site de Michel Barralon qui a fait une véritable étude sur le sujet). Globalement, les altimètres estiment les dénivelés dans un rapport 288/T, où T est la température (en Kelvin) de la masse d'air en atmosphère libre au niveau de la mer. Par exemple, quand T = 30°; Tk=Tc +273,15 = 303 (isotherme 0° à 4600m) comme ça peut être le cas en Juillet, les dénivelés sont sous estimés dans un rapport 288/303 : pour 303m réels, l'altimètre n'en compte que 288. Le calage de l'altimètre revient uniquement à régler la pression au niveau de la mer. La "température au niveau de la mer" reste calée par défaut à sa valeur standard : 15°C = 288K. La position occupée par ce terme de température dans la formule introduit alors le facteur d'erreur 288/T.
Évidemment, même en tenant compte de tous les paramètres de la formule standard (et il y en a d'autres), la relation réelle entre altitude et pression ne correspond jamais au mètre près à la formule : il ne s'agit que d'un modèle physique simplifié. Le truc du 288/T permet dans la plupart des cas de supprimer une part importante de l'erreur.
Ces deux montres ont été testées en randonnées alpines, en escalade, et en alpinisme jusqu'au sommet du Mont Blanc. Elles ont été testées par des températures de mi-saison et hivernales, et également lors de bivouacs.
Les deux modèles ont le même format et sont livrés dans un packaging en carton recyclé. La 700 bénéficie d'un mode d'emploi complet à télécharger sur le site de Géonaute. Par contre la 300, qui a moins de fonctions, n'a qu'un dépliant assez sommaire pour s'y retrouver.
Ces montres sont d'un format imposant pour les petits poignets. Leur dimension est suffisante pour être ressentie lorsque l'on quitte ou l'on enfile un vêtement et même parfois au passage d'une bretelle de sac à dos. Le bracelet est bien cranté et confortable. Les boutons de réglage sont assez gros et saillants ce qui facilite leur utilisation avec des gants.
Finalement j'aime l'option "Beep touch on" qui renforce l'impression de maîtriser la montre grâce au petit "bip" qui certifie que la touche a opéré.
Un fonctionnement intuitif: Dieu merci ces deux montres s'utilisent intuitivement et n'obligent pas à passer des heures devant des explications. Un peu de pratique suffit pour s'en servir utilement en montagne.
On Go'Up 700 On Go'Up 300
Ne pas se fier aux couleurs de la photo, les deux montres sont rigoureusement identiques.
La On Go'Up 300 est une montre qui a trois menus principaux: Time, Alti et Data avec chacun deux lignes pouvant combiner, heure et date, altitude et vitesse d'ascension...
La 700 dispose de trois lignes par écran avec un style de chiffres plus élégant, d'un menu compass (boussole), d'un baromètre intégré au menu Alti, d'un menu Hikins séparé pour l'enregistrement des données. La présentation des menus est également plus complet et plus simple sur la 700 et les indications de navigation rendent son utilisation plus agréable.
Le rétroéclairage est différent selon les deux modèles : la 300 donne un fond blanc sur lequel se lisent des chiffrent noirs. Le contraire pour la 700, le fond est noir et les chiffres clairs. La durée de celui-ci, sur une commande, est de 3 secondes pour la 300 et de 4 secondes pour la 700.
Altimètre: j'ai observé un léger décalage de l'une par rapport à l'autre, mais pour arriver au même résultat. Le capteur de ma 300 s'avérant plus sensible, montant plus vite et descendant plus vite. Étrange car le capteur de pression est le même sur les deux montres.
Quoi qu'il en soit le point important est que ces capteurs fonctionnent très correctement avec une précision au mètre. Les différentes ascensions que j'ai pu effectuer avec ces montres ont confirmées la fiabilité du matériel. Les différences relevées lors des points de contrôle sûrs sont toujours dépendant de la température (voir plus haut) et les deux montres donnent des indications fiables.
Exemples de test :
-Randonnée hivernale de 1341m de dénivelé + (pointe 2603m sur les contreforts de l'Estrop). Sur 3h55 de marche avec les pauses, l'altimètre me donne l'altitude du sommet à 3m près (2600m pour 2603m effectifs). Retour au parking, altitude égale à celle de départ +2m.
-Randonnée hivernale au Cousson en partant de Digne les Bains. Pour 928m de dénivelé+, entre 589 et 1521m pour 3h32 avec les pauses, l'altimètre me donne le sommet à 1521m pour 1516m effectif. Après une nuit de bivouac sans recalibrage, le retour au parking à 693 m pour 589m au départ.
Les indications de vitesse ascensionnelle/vitesse de descente, du menu alti sont un peu trop sensibles et peut-être données sur des durées trop courtes pour être utiles. Part contre, l'utilisation des "data" sur des étapes sont utiles pour vous situer sur votre forme ou sur votre capacité à terminer une courses dans le timing. On peut sur la 300 et la 700, demander un bilan de sa progression avec cumul du dénivelé et vitesse d'ascension. La 700 a des possibilités de mémoire que la 300 n'offre pas.
On GO'Up 700 au sommet du Mont Blanc
Boussole (On Go'Up700): la boussole s'étalonne facilement en effectuant une ou deux rotations. Elle donne une indication cardinale (ex N >> NNE > NE) doublée de la donne au degré près (nord= 0°, est=90°, sud=180°, ouest=270°). Son fonctionnement est correct. Dans l'obscurité, les 4 secondes de rétroéclairage s'avèrent un peu justes.
Thermomètre (On Go'Up700): Actif en mode "baro". Lorsque la montre est au poignet il est inutile. Pour avoir une indication des températures ambiantes, il faut attacher la montre à la sangle ventrale du sac à dos. J'ai essentiellement utilisé le thermomètre lors de bivouac, et comme je n'ai plus 20 ans, je trouve que la taille de la police utilisée est un peu petite.
Sur ma OnGo'Up700, le thermomètre fonctionne avec un écart de un à deux degrés de moins que mes thermomètres d'ambiance ou celui (électronique) de mon réfrigérateur. Il faut que j'en tienne compte dans mes tests de duvet ;-)
Pour des températures inférieures à -10°C, les écrans LCD deviennent inopérants (les cristaux liquides se figent avec le froid). Donc, si vous allez vers le grand nord, gardez bien votre montre au poignet et utilisez un thermomètre de congélateur...
Sur la On Go'up700 c'est facile; en mode hikins, appuyer sur "start" pendant 3 secondes et c'est parti. Une fois arrivés, vous faite la même chose et vous réglez sur "stop" ou "continue" si vous n'êtes qu'à une étape intermédiaire.
En cours d'enregistrement, on peut à tout moment regarder la synthèse des données en cours en appuyant sur le bouton "view-lap"
Les données se lisent dans le menu "data" avec un schéma de votre parcours de dénivelé, le cumulé + et -, les vitesses d'ascension et de descente, les max, le temps de la course et les horaires. La navigation est facilitée par des indications sur les boutons. La lecture terminée on revient aux menus initiaux (time, alti, compas...) par le bouton "set". Somme toute, une utilisation simplifiée et pratique. Seules les données des vitesses d'ascension max me paraissent peu significatives.
Sur la On Go'up 300 c'est simple également: en mode "Alti" appuyer en haut à droite, une simple pression démarre l'enregistrement des données. On peut en cours d'activité avoir un aperçu de toutes les données en appuyant en bas à droite.
En fin d'activité on enregistre les données en appuyant 3 secondes en haut à gauche (affichage "save") puis on a accès aux données dans le mode "Data" qui ne garde que le dernier enregistrement.
Les piles doivent assurer une durée d'utilisation variable de 1 à 2 années. Cela dépendra de l'intensité d'utilisation de la montre, et surtout de l'éclairage utilisé qui est le plus consommateur d'énergie.
Pour mon test, j'ai ces deux montres depuis quelques mois, il est donc trop tôt pour juger de leur autonomie. J'ai tout de même une expérience de la Quechua 300 (ancienne version de la On Go'up 300) que j'utilise depuis plus d'un an toujours avec la même pile...
Mise à jour au 4 septembre 2014: Je change la pile de la "700" que j'utilise le plus souvent, au bout d'un an 1/2 de fonctionnement. Et encore je ne suis pas tombé en rade, mais j'avais le voyant de pile faible allumé. Je n'ai pas voulu courrir de risque...
Comme je l'ai dit en introduction, je considère que l'altimètre est nécessaire en montagne dès que l'on sort des sentiers pépères. L'intérêt de ces montres est d'apporter un véritable service de mesures de la verticalité pour un faible prix. Elles le font bien avec un peu plus d'élégance et de possibilités pour la 700. Et quant à la 300, elle a le mérite de coûter moins de 50€!
Une autre situation où j'ai grandement apprécié d'avoir la 700 et son altimètre: une fin de course d'arête éprouvante la nuit tombée, à chercher une brèche et un embranchement de sentier pour retrouver le refuge, un soir sans lune.
Grâce à une bonne frontale et à l’altimètre, nous avons pu trouver le sentier qui nous a mené à l'abri.
Septembre 2014: premier changement de pile sur la 700. RAS, tout fonctionne toujours bien sur les deux montres.