Les Redburn Pro passent au baudrier dans une voie TA de la Sainte Victoire
- Première sortie dans les Alpes du sud avec montée au refuge avec un petit sac et une arête de schistes délités jusqu'à 2740m. Bon amorti et bonne accroche de la semelle sur ce terrain. Quelques passages sur névé où la chaussure tient bien grâce à sa rigidité et au crantage très satisfaisant de la semelle. Belle première impression pour ce parcours de randonnée alpine déjà conséquent.
- "Course alpine" dans les calanques, avec 4 heures de marches dans du caillou, un col et des crêtes, puis une voie d'escalade de 90m où elles ont grimpé quelques passages. L'amorti est vraiment de qualité, dans les terrains très caillouteux et la chaussure tient le choc dans les pentes raides (descente de l'aiguille Guillemin). Le serrage des lacets est précis, même si ils sont fins et ne font pas très costauds au premier abord. Le déroulé de la chaussure est impeccable. Reste ses aptitudes à l'escalade ou la désescalade, en pointe c'est inquiétant, sur les carres c'est correct sans plus.
- Utilisées pour une course de montagne, fin août dans l'ambiance minérale mais magnifique de la haute Ubaye. Le déroulé de pied, l'amorti et l'accroche de la semelle font merveille sur un sentier vertigineux et parfois expo avec un gros portage. Par contre, l'absence de membrane GTX, se fait cruellement remarquer lors d'un passage dans l'herbe mouillée à 2700m.
- Utilisées une bonne dizaine de fois pour des parcours de moyenne montagne dans les Alpes du sud, et dans les accès aux falaises (sainte Victoire) où elles m'ont suivis, au baudrier, pour quelques parcours de grandes voies.
Les Redburn Pro vers 2700m dans les Alpes du sud
J'ai trouvé la Redburn Pro bien adaptée aux sentiers de montagne tant qu'ils sont secs. Non pas à cause de la semelle qui est de très bonne facture mais la chaussure n'étant pas dotée d'une imperméabilité suffisante, il est peu indiqué de tenter l'aventure avec elle par ambiance aqueuse.
Mis à part ce point, la Redburn Pro est une vraie montagnarde. Le talon est bien maintenu. L'amorti très dimensionné, et associé à la qualité de la semelle, ainsi qu'à une bonne rigidité générale, il procure à la chaussure un maintien du pied et une accroche fidèle dans les parcours montagneux, y compris et surtout à la descente. Pour toutes ces raisons, elle permet de belles randos avec portage et des parcours conséquents en approche alpine ou de grandes voies d'escalade.
Je trouve que c'est une chaussure qui est plutôt taillée pour les pieds fins.
Elle est également assez respirante et n'enferme ni n'asphyxie le pied dans l'effort. Je note de larges "ouïes" bien étudiées pour favoriser cette respirabilité. La Redburn se positionne donc comme une chaussure plutôt estivale, disons trois saisons.
Après 5 mois d'utilisation, la chaussure est très en forme (moi aussi;-). Seule la griffe "Mammut" a été effacée par les parcours effectués. Je n'ai pas eu peur de les frotter aux pierriers en descente, la chaussure est solide et l'ensemble n'en a pas souffert. Les lacets, fin mais résistants, n'ont pas souffert. La rigidité du talon, et le pare-pierre de l'avant sont suffisants pour une utilisation intensive. La semelle est également résistante. Elle n'a quasiment pas bougé après ces mois d'utilisation, ce qui n'empêche pas son très bon grip sur les dalles lisses.
Séance de test en dalle compacte
La rigidité générale de la Redburn n'empêche pas la chaussure de se plier au premier tiers du pied. Mammut a fait le choix de donner cette souplesse à la chaussure pour lui procurer un meilleur confort de marche. D'un autre côté ce produit perd en aptitude à l'escalade pure.
Comme je le fais pour les chaussures d'approche, je l'ai testé en escalade dans différentes natures de rocher. Dans ce domaine, j'arrive à passer du IV+, voir du V, mais sur les carres car en appui frontal la chaussure perd la sensation du caillou. En prise de pointe ou en recherche d'adhérence frontale, la chaussure est fuyante et difficilement gérable. J'en arrive à rechercher exclusivement les positions de carre et cela rend l'escalade pénible dès qu'elle est soutenue en dalle au dessus du IV.
Dommage, mais visiblement ce n'était pas le but recherché par le fabricant qui s'est concentré sur ses aptitudes à porter et à franchir. Et comme le résultat est là, on ne peut pas parler de vrai manquement d'autant qu'avec un peu d'application on arrive quand même à faire quelque chose .
Approche des voies d'escalade: elles jouent bien leur rôle de chaussures d'approches et se calent bien au baudrier grâce à leurs double œilleton positionné à l'arrière de la chaussure.
Prix constaté en octobre 2013: 120€
Bilan: On se limitera donc au niveau de la verticalité et on appréciera le confort de la chaussure, sa semelle, et sa capacité à manger du dénivelé.
- qualité de la semelle
- amorti
- solidité /longévité
- confort
- pas de membrane imperméable (comme souvent sur ces modèles)
- limitée en escalade pure