Le test
Poids, sur ma balance en taille L c'est 1020 grammes, sac de rangement non compris. Jusqu'à présent j'ai préféré enfourner la veste sur le haut du packetage, sans le sac de rangement. Cela permet à cette grosse veste, moins fragile que les vestes en duvet, de glisser dans le sac à dos en compression et de stabiliser la charge.
Découverte de la veste fin décembre dans le massif central avec l'ascension du Montoncel, le sommet septentrional des monts du Forez. Je monte avec deux bâtons et un simple teeshirt en coton sous la doudoune Himalayan. La capuche enfoncée sur le crâne pour contrer des températures négatives. Il y a un peu de vent du nord. Grand beau temps pour cette montée où le garnissage en cimaloft de la veste me protège mais n'est pas étouffant. Cela donne une montée très agréable, et à la descente aussi, le confort thermique était bien équilibré.
Les deux poches extérieures sont très larges et confortables pour se réchauffer les mains. Le tissu intérieur est agréable. Les zips fonctionnent bien, le zip central est particulièrement fluide et fonctionnel. Le double curseur permet l'utilisation d'un baudrier.
La capuche est large et bien isolée pour protéger le crâne. Largement dimensionnée pour le port d'un casque. Une visière réglable permet une visibilité très correcte pendant la marche.
Test en janvier sur une sortie de deux jours et une crête exposée aux vents. Les températures n'étaient pas toujours assez froides pour porter cette grosse veste. Néanmoins elle a été utile et appréciée au bivouac à 1900m et au petit matin du deuxième jour. Dans l'ensemble c'est un vêtement qui respire bien et que j'arrive à porter à partir de 0° sans trop de mouvements. Je l'ai aussi utilisé capuche ouverte et zip descendu. Pour les ascensions, on suffoque assez vite lorsque les températures ne sont pas assez basses.
Test en hivernale, sur l'ascension d'un sommet de 3300m en raquettes. Météo assez chaude durant la première partie de l'ascension où la veste est restée dans le sac. Vers le milieu de l'après midi, vent et neige au programme avec une chute des températures. J'ai attendu d'être arrivé au col à 3100m pour enfiler l'Himalayan et tout de suite j'ai été protégé par un bon windstop. Tandis que je me régénérais dans la chaleur du Cimaloft après cette longue montée éprouvante, la neige glissait tranquillement sur le nylon, et ma tête était bien protégée par la large capuche. Mais c'est au bivouac à 3089m que la veste m'a procuré le plus de satisfactions.
Comme j'ai pu le constater lors de mes sorties hivernales, il me faut des températures de l'ordre de -10°C et en dessous pour pouvoir utiliser la veste Himalayan en action. A -5°C avec du vent, j'ai du ouvrir le zip en entier pour crapahuter.
Même dans les altitudes supérieures à 3000m en hiver, c'est une veste qui servira surtout à l'arrêt, au bivouac, ou au relai. A -10°C, avec la capuche fermée sur la tête, j'ai trouvé un large confort thermique, et je pense que c'est un vêtement que l'on pourra utiliser dans des conditions de l'ordre des -20°C. Tous ces chiffres donnent une idée. Les sensations à l'intérieur du vêtement dépendent du niveau de fatigue et du tempérament du grimpeur.
En résumé, pour moi, c'est une veste à porter entre -10 et -20°C, voir au delà avec des équipements complémentaires. Et au bivouac ou à l'arrêt à partir de +5°. J'ai dormi avec à 3100m dans un abri confortable où la température devait être de l'ordre de 0/-3° (la neige n'a pas fondu dans l'abri). Avec un pied d'éléphant en duvet et la veste Himalahan, j'ai eu presque trop chaud, malgré un repas du soir bâclé par manque de courage.
Le winstop est très intéressant, les rafales accompagnées de neige de 60km/h00 n'ont eu aucun impact sur le nylon de la veste, je n'ai ressenti aucune sensation de perméabilité dans ces conditions.
Avec le traitement DWR, cela fait un bon vêtement, résistant aux vents et à la neige, et que l'on utilisera en dernière couche dans la quasi totalité des entreprises d'altitude ou dans le grand nord. Au niveau de la technicité, j'ai noté l
a coupe très protectrice sur le bas du dos et même dans les mouvements de bras vers le haut. Ce n'est pas l'articulation des doudounes Valandré, mais
les ancrages de piolet en extension ne vous découvriront pas les reins. J'ai noté également
le double curseur du zip, très important pour accéder à l'encordement avec le port d'un baudrier. Au niveau de la capuche, elle est largement dimensionnée, conçue pour le port d'un casque et facile à mettre / enlever avec de gros gants. On peut également l'utiliser avec un bonnet, et la protection du visage est bien présente sans être trop réductrice pour le champ de vision.
Alors maintenant, reprenons le vieux débat synthétique/duvet, qu'en est t-il pour un produit destiné aux expés et aux hivernales?CimAlp avance une équivalence du Cimaloft à un duvet haut de gamme de 850cuin, avec la particularité d'être moins fragile. Sur ce dernier point et concernant la doudoune Himalayan, cela me parait effectif et évident. La doudoune en Cimaloft sera moins compliquée à gérer qu'une veste en duvet. J'ai beaucoup moins peur de l'abîmer en l'enfournant dans le sac à dos, en touchant une paroi rocheuse, ou dans un bois de mélèzes. Si jamais le nylon se déchire, l'isolant sera beaucoup plus facile à contenir et l'ensemble à réparer.
Question thermicité, je pense que les 450 grammes de Cimaloft, sont équivalents à 300/350 grammes de duvet 850cuin, mais tout dépend aussi de l'architecture de la veste. Un vêtement haut de gamme, comme la Troll de Valandré, équivalant à la Himalayan de CimAlp, coute plus de 500€ contre 230€ pour la veste en Cimaloft. Je pense que ces deux vestes sont à peu près dans le même confort thermique. La grande différence sera le poids et l'encombrement au bénéfice du duvet (400 grammes de moins), et la fragilité à son encontre.
Au final, lorsque le poids et l'encombrement sont pénalisants, ajouter 250€ pour avoir une bonne veste en duvet est nécessaire. Sinon la Himalayan fait parfaitement le boulot, c'est une grosse veste protectrice avec une bonne capuche et qui pourra vous sauver la mise en altitude.
Prix constaté en mars 2024: 230€