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jeudi 02 novembre 2023

Bérarde (CimAlp)

Un test de la catégorie :Chaussures alpinisme et randonnées
Bérarde (CimAlp)
CimAlp développe son offre de chaussures!. Après la 365 XHiking, une chaussure basse polyvalente dont vous pourrez voir les comptes rendu de tests sur ce site, la marque française propose deux modèles à tiges plus hautes: la Barral et la Béralde. C'est la Bérarde, le modèle le plus dimensionné des deux que je choisis pour mes tests de la prochaine saison. Doté de la membrane CimAlp (Ultrashell) et visiblement assez rigide pour de vrais parcours alpins, elle a tout d'une grande!... Une marque française qui vient concurrencer les italiennes sur ce créneau et avec un prix (remise déduite) à 200€, cela mérite que l'on s'y attarde un peu. Voyons le résultat des tests après une saison complète où ce modèle a été testé dans des conditions différentes selon les saisons: parcours de neige, pentes caillouteuses, et grands parcours alpins.

Les données fabricant

La BERARDE a été conçue pour affronter les chemins et les terrains de montagne les plus escarpés lors de vos longues sorties trekking.
Sa tige haute recouvre complètement la cheville et lui confère un maintien très efficace. Elle vous conviendra parfaitement si vous cherchez une chaussure un peu plus rigide au taillant étroit pour les terrains techniques ou si vous souhaitez vous protéger des blessures et douleurs aux chevilles.
Aussi à l’aise sur terrain sec que gras, ces chaussures vous procurent un maximum d’accroche et de sécurité en montées comme en descentes grâce à leurs semelles Vibram® CURCUMA et leurs crampons multi-directionnels.
La membrane imperméable et respirante (10 000 Schmerbers) vous permet de garder les pieds au sec quelques soient les conditions ou les terrains traversés.
De plus, sa pointe avant effilée vous permet une pose de pied très précise lors de passages techniques ou de petits pas d'escalade.
Enfin, son empeigne en cuir nubuck et nylon lui confère une très bonne durabilité et résistance dans le temps.

La vidéo - Materiel outdoor

En cours de réalisation ...

Le test

La Bérarde a été testée durant une année entière, dans des parcours très variés. Dans l'univers caillouteux des calanques pour tester sa technicité, dans la chaîne des puys, pour les pentes herbeuses et mouillées, dans les Alpes pour les parcours d'envergure, et les conditions d'altitude.

Sur ma balance elles sont à 1120 grammes la paire en 43
, avec semelle intérieure et lacets, (le fabricant annonce 1098 gr en 42). C'est effectivement une chaussure légère, bien dimensionnée avec une semelle conséquente.

Dans la chaine des Puys (massif central), ambiance humide et froide, pour l'ascension de deux volcans au mois de décembre. La tige de la Bérarde ne monte pas trop sur la cheville, celle ci restant assez libre dans les différents pas de face ou en traversée. Un serrage plus strict pourra la maintenir davantage, mais ce ne sera jamais très fort. Le chaussant est annoncé comme étant étroit. Je trouve assez vite que la boite à orteils est assez large et que le chaussant me parait davantage médium, certains pieds larges devraient même s'y sentir à l'aise. Je pense en effet que la semelle et les parois internes de la chaussure vont se tasser et donner encore un peu d'espace. Le confort est assez moelleux et la thermicité devrait être assez présente. 

En trek dans les Alpes du sud avec des sommets dans les premières neiges, et divers parcours. Les terrains ont été très variés avec des zones sèches et pierreuses, de la gadoue, de la neige et des terrains gelés. La Bérarde affiche un caractère tranquille, très confortable pour toutes ces ambiances avec un maintien de cheville assez souple mais suffisamment présent pour être à l'aise dans les terrains glissants. Une descente assez raide en neige poudreuse sans sous-couche, donc très glissante, a été négociée assez confortablement. Sans surprise, la semelle est bonne et sécurisante. Le chaussant finalement généreux permet de relâcher les pieds en terrain scabreux, et si l'on a pas une précision de premier ordre, la chaussure est toujours confortable et le maintien suffisant. En remontant un fond de vallée très gelée, la Bérade garde son caractère tranquille et une protection thermique très intéressante pour les randonnées hivernales ou l'altitude. J'avais des chaussettes plutôt fines et même dans les ambiances les plus froides de cette sortie, en ce début d'hiver (-5°C), et pour tout le parcours de neige des deux sommets (1 heure dans la neige), je n'ai pas ressenti le moindre rafraîchissement. Idem, au sortir du coffre de la voiture, les chaussures froides enfilées ne m'ont pas causé de désagrément. Le tissu intérieur est à la fois très doux, facilitant l'enfilage, et visiblement assez chaud.

Une chose que je crois avoir noté également est l'évolution des sensations dans la chaussure; sans rapport avec une tige rigide qu'il faudrait "faire", le chaussant s'améliore peu à peu et certaines sensations (coutures?) s'évaporent après quelques heures de marche, ceci dit, après 3 sorties, je remarque la création d'un pli dans le tissu sous la semelles intérieure, c'est difficile de dire si je le sens dans mes appuis, mais c'est mal venu.. 

Question thermicité, une sortie en condition plus froide met un peu la chaussure en difficulté. J'ai eu du mal à réchauffer le devant des pieds même en marchant dans la neige froide. Après examen de la semelle intérieure, je constate que celle-ci n'est pas faite pour le froid. Le lendemain, je change ces semelles par un modèle un peu plus dense et avec quelques fibres isolantes (loin d'une semelle spécifiquement thermique), et la différence se fait de suite sentir; non seulement la chaussure retrouve son confort thermique mais la sensation à l'intérieur est même plus agréable. Sur la 365 X Hiking, CimAlp avait prévu deux semelles interchangeables, dont une plus amortissante et plus thermique. C'est ce genre de dispositif qui manque sur le modèle Bérarde pour ceux ou celles qui veulent tâter des conditions hivernales.

A la suite de plusieurs sorties, je remarque que le revêtement sous la semelle de propreté fait des plis. Cela peut peut être dépendre de la forme des pieds, mais c’est un fait que je n’ai jamais encore observé dans des chaussures de ce type. Le tissu semble se plisser à la longue. Ces plis se ressentent plus ou moins au travers de la semelle de propreté et donnent diverses sensations d’inconfort assez faibles et qui évoluent au cours de la marche. 

Prix constaté: 200€ avec les remises

                                             Test d'imperméabilité dans le massif central


Bilan des tests

Technicité: Suite à une utilisation en divers terrains, je trouve que la Bérarde est une chaussure assez dimensionnée, mais au final, je lui trouve un manque de rigidité dans les grandes tailles. Je trouve que la tige manque un peu de tenue pour que la chaussure soit homogène en technicité avec la semelle qui est sans reproche. Cela me procure une légère sensation de manque de maintien dans les pentes prononcées. Je précise que ce constat s'est fait sur une taille 43; sur le modèle femme en 38, la rigidité est restée plus présente, la chaussure gardant davantage ses aptitudes pour les terrains escarpés et les positions en carres. Visiblement les matériaux utilisés sont les mêmes selon les tailles. L'ajustement du chaussant par le serrage des lacets a été également délicat à gérer pour moi en 43. J'ai eu du mal, à serrer efficacement et à faire en sorte que le réglage perdure dans les ascensions. Certes, il y a un crochet autoblocant, mais j'ai remarqué que le réglage bouge et est à réajuster régulièrement.

Longévité:  Si c'est une chaussure qui donne une bonne impression au départ, j'observe à la longue, au cours des mois, différents points à améliorer pour que la Bérarde soit une chaussure véritablement résistante. Même si beaucoup de marques utilisent des sangles comme passants de lacets, je ne vois pas cela d'un très bon oeil. Sur la Bérarde, le passant du bas est en sangles. Pour les utilisations en terrain abrasif (pierriers, éboulis et même neige) c’est un point de faiblesse que l’on voit parfois céder au bout de plusieurs saisons. J’en ai fait le constat sur des chaussures Garmont et récemment sur les Trango Tech la Sportiva. Ici c'est le premier passant qui est le moins exposé, mais il faut le souligner.
La languette a été vite dévastée par le lacet, sur le devant de la chaussure. C'est un point que CimAlp a rectifié, en renforçant la languette en Cordura. Il faut dire que le lacet est assez fin et abrasif pour les tissus. Sinon, rien à reprocher aux pare pierre qui n'ont pas bougé. La semelle Vibram est de bonne qualité et se tient bien dans le temps.

Thermicité: elle est bonne dans l'ensemble avec une capacité à gérer des températures d'altitude. Pour l'hiver, l'apport d'une semelle thermique m'a été nécessaire, mais les sensations sont bonnes voir douillettes.

Confort: il est au rendez vous, et avec la légèreté il rend la chaussure très agréable

Imperméabilité: La Bérarde est équipée de la membrane Ultrashell. Durant nos tests, la chaussure a été rapidement dépassée par les ambiances aqueuses. Notamment dans les parcours en neige de milieu de journée, ou dans les zones mouilleuses, la Bérade prend l'eau. Il y a là un point de progression important pour ce modèle prometteur, mais qui demande à mon avis des améliorations pour devenir un vraie bonne chaussure de montagne et partir au long cours.

Les qualités

- look
- Légèreté et confort
- Bonne semelle

à améliorer

- Etanchéité peu efficace
- Technicité moyenne dans les grandes tailles
- Serrage des lacets peu précis