Le test
On trouvera ce Stalker 12 pointes avec les fixations pour chaussures sans débord, donc adaptable sur chaussures de randonnée,
mais pour moi la polyvalence se conjugue en fixations semi-automatiques, sur des chaussures d'alpinisme à la rigidité certaine, mais sans empêcher un bon déroulement de pied, et munies d'un débord arrière.
On est bien dans le registre de l'Alpinisme, avec des voies techniques, difficiles, voir engagées, mais pas forcément dans les activités spécifiques (goulottes, couloirs très raides, dry, etc.).
Dans cette version semi-auto,
le Stalker pèse sur ma balance 888 grammes, avec des anti-bottes et ses fixations. C'est plus léger que le Fakir II (920gr), que le Vasak (940gr), que le Makalu II (1000gr) et que le G12 (1070gr) dans la version des tests effectués précédemment.Au niveau de son encombrement, il est un peu plus long que certains concurrents avec ses 26.5 cm tout replié au maximum. Les plastiques sont dociles, ils se plient facilement. Ce petit excédent de longueur est dû au crochet arrière de l'étrier, qui sécurise le maintient de la chaussure et l'empêche de glisser vers l'arrière. Un élément de sécurité bienvenu, mais qui allonge le Stalker de presque 1 cm.
Aux premiers essais, je trouve que le réglage de la taille du crampon est assez fastidieuse. Je pense que la languette en acier qui doit se soulever pour dégager le pointeau de réglage de taille devrait se roder et s'assouplir à la longue, mais au départ, selon les cas c'est peu évident, entre l'effort nécessaire pour dégager le pointeau et l'alignement dans les trous de réglage, cela ne se fait pas toujours simplement. Avec le temps effectivement, cela s'assouplit un peu. Les réglages sont vraiment plus faciles à réaliser au chaud et en bonnes conditions, après ils ne bougent pas...
Je remarque également l'absence de molette de réglage de tension de la talonnière en semi-auto. Camp préfère un réglage d'ajustement du fil arrière.
Trois positions sont possibles dans la partie noire de la talonnière. En soulevant la pièce plastique bleue, on peut changer le positionnement de l'attache métallique. A l'usage c'est moins pratique et moins précis qu'une molette. La manip est plus difficile à effectuer avec des gants. Mais, si j'en crois le fabricant, c'est plus durable et plus résistant à l'épreuve des conditions d'altitude. En ce qui me concerne, je n'ai pas observé de détérioration notable des molettes de mes autres crampons, peut être une dureté qui s'installe avec le temps, il faut penser à les dégripper avec du DWD40... Concernant le réglage de tension de la talonnière (qui doit être ferme), on peut également jouer sur son positionnement à l'étrier arrière. Il y a deux positions possibles, et celle qui est la plus avancée permet d'avoir une plus grande pression sur l'étrier.
Les tests
On attaque sans tarder la cascade de glace, une activité spécifique qui apprécierait des crampons spéciaux, en tous cas pour ceux qui veulent pousser le bouchon assez loin. Les Stalker, avec leur 6 paires de pointes en acier, doivent être capables de supporter la verticalité. Ils partent à la journée à la cascade d'Aiguilles dans le Queyras. Quelques longueurs en bonnes conditions, avec une glace déjà bien travaillée seront notre terrain de test. Le bilan est satisfaisant. Les pointes accrochent bien, et même dans la verticalité la stabilisation a été satisfaisante.
Le Stalker donne l'impression d'un produit bien fini, et facile à ajuster avec des sangles fines et précises. L'accroche des sangles a bien fonctionné.
Pour les petites pointures, la barète métallique file allègrement vers l'arrière de la chaussure. C'est à se demander si le crampon est adapté aux petites pointures.
En alpinisme hivernal, je teste les Stalker dans l'ascension d'un sommet en neige variable. Ce n'est pas la pente qui posait difficulté mais le froid pour poser les crampons. Avec un pré-réglage fait à domicile, la pose des crampons s'est très bien déroulée. J'ai pu vite enchainer dans les pentes de neige et de mixte et ne pas trop me refroidir les doigts. J'ai remarqué, avec les chaussures Millet Gtrek5, que la pointe de la chaussure débordait un peu sur l'étrier avant, avec pour effet de raccourcir le débattement des pointes avant.
En alpinisme de printemps, sur des pentes de neige et un petit couloir, avec quelques blocs sur la fin, les fixations des Stalker sont restés stables et n'ont pas bougé sur les chaussures. J'ai vérifié deux fois les attaches pour voir si tout allait bien. RAS sur ce genre de parcours, les Stalker sont impeccables.
En alpinisme estival, je les ai emmené sur des sommets dits faciles, avec quelques pentes de neige à gravir en pointe avant. Mais c'est surtout sur les parcours d'arêtes rocheuses qu'ils ont eu à résister aux torsions et à diverses contraintes. Rien à redire sur ces parcours. Les crampons font leur travail d'accroche et se font oublier. Que demander de plus?...
Bilan des tests
Poids et encombrement: Le Stalker se fait plutôt léger pour un 12 pointes, 50 grammes de moins que les modèles 12 points essayés dans cette gamme. Par contre il est un peu plus long replié (1cm). C'est une donnée qui a son importance pour les rangements dans la poche à crampons ou dans le sac. Ici, avec 1 cm de plus, il n'y a rien d'extravagant, mais c'est à noter.
Les réglages sont un peu durs, il faut de la force dans les doigts, surtout au début, et prévoir de faire l'opération chez soi, ou au plus tard au refuge. Après cela ils n'ont pas bougés durant tous mes tests, c'est bien la première des qualités pour un crampons...
Crampons Stalker: en semi-auto, un compagnon idéal pour l'alpinisme classique
Le réglage d'ajustement qui évite la molette me parait bien pour les conditions difficiles. Certainement qu'à la longue c'est plus sûr. Mais c'est beaucoup moins confortable au réglage. Je n'ai pas réussi à trouver la tension à laquelle je suis habitué avec mes autres crampons. j'aime assez que celle-ci soit ferme sur le talon et contribue à l'enserrement des étriers sur la semelle de la chaussure. Ici, avec les trois positions, j'ai trouvé cela moins précis. Mais bon, encore une fois, les réglages du Stalker ne bougent pas. Donc, c'est certainement une histoire d'habitude.
La technicité a été spécifiquement testée en cascade de glace. Résultat, ça mord bien et les testeur a été satisfait de sa séance. La finesse des sangles a été soulignée pour le bon maintien du crampon sur des chaussures rigides qui auraient mérité la version automatique de ce crampon.
Si avec son acier NiCrM je ne me fais pas de souci sur l'accroche en glace, même dure, il est à vérifier le saillant des pointes avant selon la chaussure utilisée (pour les parcours techniques), car avec certaines chaussures, j'ai vu l'étrier laisser déborder l'avant, ce qui raccourcit la portée des griffes.
Au niveau du prix, il est, en avril 2023, aux environs de 125€, parfois un peu moins cher que ses concurrents, selon les boutiques.