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dimanche 26 février 2023

Peak Freak II (Columbia)

Un test de la catégorie :Chaussures alpinisme et randonnées
Peak Freak II (Columbia)
Basé à Portland, dans l’Oregon, Columbia conçoit des équipements intégrants des technologies de pointe testées et éprouvées sur place depuis 80 ans. Voici un de leurs nouveaux modèles de chaussure de randonnée que nous sommes heureux d'avoir pu tester en modèle "tige basse" et "mid".  La Peak Freak II affiche des technicités motivantes: une membrane imperméable et respirante Outdry, un amorti plus léger et réactif (Techlite+) et un système de laçage à sangles offrant un ajustement au niveau de l'os naviculaire pour un bon maintien du talon. Tout cela étant des données fabricant, nous partons enthousiastes. Nous avons testés les deux modèles (basses et mid) sur de multiples parcours durant l'hiver 22/23, dans le sud de la France. Au programme: pistes caillouteuses, chemins de moyenne montagne, ascensions de sommets hors sentiers, pierriers pentus, rando/escalade. Voyons le résultat de ces tests...

Les données fabricant

POUR AFFRONTER TOUTES LES MÉTÉOS
Sous la pluie ou dans la neige fondue, ces chaussures de randonnée pour homme allient protection exceptionnelle contre les intempéries et construction respirante.

CONFORT POUR TOUTE LA JOURNÉE
Avec sa maille sans coutures et ses technologies d’ajustement au milieu du pied, ces chaussures sont parfaites pour les aventures de toute la journée.

TOUT-TERRAIN
Terrain mouillé ou sec, herbe ou gravier : la semelle extérieure accroche vous permet d’avoir le pied sûr quel que soit le terrain.

TIGE : NAVIC FIT SYSTEM™ offrant un ajustement naturel parfait au milieu du pied. Construction respirante et imperméable OutDry™. Maille sans coutures offrant un ajustement et un soutien exceptionnels. L’impression 3D offre stabilité et légèreté à la fois.
SEMELLE INTERMÉDIAIRE : Une semelle intercalaire à mousse Techlite+™ à densité unique offre un amorti réactif sous le pied tout en offrant un niveau de confort et de stabilité supérieur sur les sentiers
SEMELLE EXTÉRIEURE : La semelle extérieure Adapt Trax™ offre une adhérence exceptionnelle dans les conditions humides comme sèches.
Remarque : les lacets et les zips intégrés dans les chaussures Columbia Sportswear Company ne sont pas imperméables.
Poids : 379 g la ½ paire pour une pointure 42
Utilisations: Randonnée

La vidéo - Materiel outdoor


Le test

Description: Au premier abord, c'est une chaussure de belle facture qui soigne particulièrement l'amorti et visiblement conçue pour un grand confort. Je remarque tout de suite sa souplesse et un système de laçage à sangle, ainsi qu'une semelle Columbia. La présence d'une membrane Outdry est toujours un bon point sur ce genre de chaussure.

Sur ma balance en 42.5: 389 gramme la chaussure avec semelle intérieure et lacets (données fabricant: 379 g la ½ paire pour une pointure 42). On a vu plus léger, mais vu la dimension de l'amorti je dirais que c'est très bien. C'est tout à fait en rapport avec le poids des modèles de cette catégorie déjà testés. D'une façon générale, je ne suis pas un adepte de la grande légèreté pour les chaussures, cela se paye invariablement par une faible tenue des performances dans la durée et de la longévité de la chaussure en elle même au final.
La semelle de propreté est assez basique, avec un certain moelleux. Comme souvent, je conseillerais d'essayer la Peak Freak II avec une semelle intérieure plus performante, pour vérifier la bonne pointure.
C'est une chaussure généreuse dans ses dimensions et qui taille grand. Je prends une demi-pointure de moins que ma taille de ville et je suis très à l'aise dedans. On pourrait même essayer une pointure de moins...

Les tests

Rien de tel que nos sentiers de Provence pour tester des chaussures de randonnée. Calanques ou Sainte Victoire sont de véritables laboratoires pour les posés de pieds avec un terrain rarement facile et souvent entrecoupés d'embuches, de pas d'escalades glissants, de dévers caillouteux et j'en passe...
Je pars avec les Peakfreak pour le Pic des Mouches, sommet de la sainte Victoire, et son ascension très variée techniquement au dessus de la chapelle de Saint Ser. Les pas en rochers plus ou moins patinés et caillouteux se succèdent et m'obligent rapidement à ajuster le laçage de mes chaussures. On remarquera que le laçage ne descend pas très bas sur les orteils, limitant ainsi la précision. mais on s'apercevra aussi assez vite que ce n'est pas ce que la chaussure recherche, ce pourquoi elle a été visiblement conçue. Après quelques errances hors sentier, dans des zones sauvages au pied des falaises, et une descente très technique, je commence à me faire un idée sur les Peakfreak; une chaussure qui ravira les amateurs de confort moelleux et d'amorti généreux. Une grande souplesse, mais avec un maintien du talon très présent, permettent de conjuguer confort et efficacité des appuis dans les passages d'éboulis en frontal et également sur les dalles rocheuses. La semelle est une Columbia, plutôt souple elle aussi, elle est dotée de crampons de 2/3 mm de caoutchouc qui adhèrent bien sur les terrains difficiles (voir vidéo). Elle a tendance à s'épater dans les appuis pour augmenter la surface d'adhérence de la chaussure, ce qui augmente encore la sensation de confort. Je n'ai pas eu de mauvaise surprise sur les appuis en dalle où ça grimpait déjà pas mal.

Utilisation de la Peak Freak II de Columbia dans les Calanques. Une ascension sauvage dans un milieu abrasif qui ne sera pas son terrain de prédilection.

Après quelques petits sommets bas-alpins ou l'univers était moins abrasif, mais plus boueux, je me régale dans le confort des Columbia.
C'est une chaussure très agréable pour les sentiers déroulants où le dénivelé peut être conséquent. La sensation de légèreté et l'amorti sont vraiment agréables à constater, même après plusieurs heures de marche, et je la conseille notamment à ceux qui sont en cours de guérison suite à chevilles tordues ou des orteils abîmés. Idem pour les pieds fragiles, c'est une chaussure qui a assez de place et qui n'est pas du tout rugueuse pour les arpions. La sensation de coussin d'air se fait sentir en fin de parcours et c'est plutôt agréable...



120km de trek dans le sud marocain entre Mhamid et l'Erg Chigaga.
Au mois de mars il faisait déjà 35°C à l'ombre et la Peak Freak a été impeccable durant 6 jours de marche. Une respirabilité étonnante pour une chaussure dotée d'une membrane imperméable qui a apporté une sécurité dans les terrains désertiques. Avec des petites chaussettes je n'ai jamais souffert de transpiration. Aussi j'étais toujours à l'aise avec ces chaussures légères qui m'ont bien protégé des parties caillouteuses et des quelques descentes dans les gorges des oued à sec. Egalement des monstrueuses épines d'acacias lors des montages /démontages des camps. Dans les grandes dunes, le sable s'est évidemment infiltré, mais moins que je le redoutais, ce qui n'a pas empêché la marche sur ce terrain difficile. L'évacuation du sable était facile en enlevant la semelle intérieure. J'ai gardé les Peak Freak durant tout le voyage et c'était un bon choix pour une unique paire de chaussures, toujours confortables malgré les différentes conditions.

Comme on peut le voir sur les clichés ou dans la vidéo, la partie arrière de la chaussure est bien renforcée extérieurement. C'est une très bonne chose et cela participe au maintient du talon que j'ai apprécié dans cette chaussure très souple. Cela évite au pied en torsion de bouger complètement. Les bandes de renfort sur la tige sont également les bienvenues pour protéger la tige et son tissus Mesh.

La contrepartie de la souplesse est facile à deviner... Quelques parcours un peu engagés dans le massif de Marseilleveyre, avec des zones rugueuses et sauvages ont montré quelques limites à ce modèle. On est évidemment assez loin de la technicité des chaussures d'approche, l'ensemble est très souple et moelleux, mais pas forcément très dynamique sur les appuis, car la tige et la semelle manquent de rigidité. C'est très agréable en confort mais on trouvera plus précis et technique pour les approches et les parcours de rando/escalade. Le laçage, ne permet pas un ajustement très précis en bout de pied, et seul le coup de pied va vraiment s'ajuster. Néanmoins la tenue du talon reste présente,et la souplesse de la semelle permet une adhérence très intéressantes sur les pas rocheux. Dans les dévers, et malgré le maintien du talon, un pied fin aura tendance facilement à louvoyer, en suivant la souplesse de la tige. De plus c'est une chaussure dont tout le devant est en Mesh, ce qui favorise le confort, mais la limite dans les terrains techniques et abrasifs. La Peakfreak II est visiblement pensée pour les sentiers classiques de montagne où elle excellera par son confort et la protection de son amorti.
C'est une chaussure qui me semble bien positionnée pour le mode "fast hiking" en moyenne montagne avec sa membrane Outdry qui protègera de la rosée et des zones humides. Vu son amorti, je pense que l'on pourra courir avec dans les zones dégagées.

Le modèle mid monte un peu plus sur la cheville. Il est encore plus protecteur et garde les mêmes caractéristiques: confort, souplesse, amorti et assez peu d'appétence pour les parcours techniques et abrasifs. C'est le modèle que je conseille à celles et ceux qui cherchent avant tout le confort et la protection en randonnée, ou celles et ceux qui ont besoin de réconfort pour reprendre la marche durant une convalescence.  

Un mot sur la membrane Outdry que j'ai testée au robinet sans ressentir de problème. Un filet d'eau froide avec friction sur l'avant pied n'a pas donné lieu à des infiltrations. Comme toujours avec ce genre de chaussure, surtout les tiges basses, la membrane est surtout là pour contrer la rosée sur les herbes après une pluie ou quasiment tous les jours au petit matin lorsque l'on est en altitude. L'avantage de l'Outdry est cette capacité à refouler l'eau dès les premières couches de tissu, et ainsi de limiter la surcharge pondérale de la chaussure lorsqu'elle est confrontée à l'élément aqueux.

Comme je le dis dans la vidéo, la Peakfreak est une chaussure sensible à l'abrasion; par sa construction en Mesh et aussi avec le laçage dans les sangles. C'est un système que j'ai observé se détériorer invariablement dans les ambiances rocailleuses et aussi lors du frottement d'une chaussure contre l'autre. En bref, ce n'est pas la solidité des oeuillets.

Prix fabricant constaté en février 2023: 130€

Utilisation conseillée: randonnée en moyenne montagne avec ou sans portage, fast hiking. Chaussure agréable à porter au quotidien.

Les qualités

- Confort exceptionnel
- Gros amorti
- Semelle adhérente et rassurante
- Membrane Outdry

à améliorer

- Souplesse importante qui la limite dans les terrains escarpés et dans les pas de grimpe.
- Chaussure sensible aux terrains abrasifs