Le test
Premières impressions: un tissu extérieur agréable, plutôt lisse et que j'espère pas trop glissant. Un revêtement qui ne fera pas trop de bruit je pense (certains matelas font un bruit étonnamment fort au contact du sac de couchage).
Sur ma balance, les 560 grammes annoncés par le fabricant sont vérifiés (à 10 grammes près), ce qui en fait un matelas moins lourd que le Prolite plus de Thermarest pour donner un exemple (650g en 1.83m), mais avec une performance thermique bien plus intéressante.
Avec toutes les péripéties que nous avons traversées, il m'a fallu attendre le 3 mai pour enfin tester le Winter 7 dans une configuration hivernale, et je ne plaisante pas. Ce début de printemps est plus que frisquet sur les Alpes du sud avec de la neige à 1600m en face nord et des températures largement négatives la nuit. A 2100 mètres, au sommet des Monges j'aurais eu du -6° facilement, avec un vent assez soutenu en plus. Le test a eu lieu dans une tente légère après une montée de 3 heures avec un sac à dos chargé à 11 kilos. J'étais seul pour ce test et je me suis débrouillé pour faire des images comme j'ai pu.
Je dois dire que je m'attendais à des températures froides, mais pas à ce point. J'étais un peu sous équipé tout de même pour une nuit confortable, surtout en venant de mon port d'attache qui est à 200 mètres d'altitude, le gap avec un sommet à 2115m en conditions encore hivernale a été flagrant. Le manque de sorties dues au confinement a certainement aussi joué son rôle. Mon sac de couchage était certainement un peu juste pour ces conditions. Pour gagner en légèreté, j'ai prix le Spark III de Sea to Summit, un sac de couchage avec un peu plus de 400 grammes de duvet d'oie. Il en aurait fallu 200 de plus pour des températures de cet ordre.
De ce fait le matelas a joué un rôle de premier ordre et autant le dire tout de suite, le matelas Performance Winter 7 a, je pense, sauvé ma nuit.
Je n'ai ressenti
aucune remontée de froid venant du sol et ce, malgré ce duvet un peu léger. J'ai bien testé sa thermicité en m'allongeant sur le matelas en dehors de la tente vers les 19 heures, heure à la quelle il faisait déjà 0 degrés et de toutes façons le sol n'ayant pas dégelé. Le matelas n'a pas bronché, même si il a pris un peu de givre ce qui l'a un peu marqué en humidité.
Dans la tente, et durant cette longue nuit assez froide, le Winter 7 n'a pas donné de signe de faiblesse.
Pas de dégonflage flagrant à constater au réveil, et surtout une isolation thermique sans reproche. Ses 4.7 de résistance thermique semblent visiblement largement méritées. Pour donner un aperçu des données thermiques de ce test d'une nuit dans la tente, au réveil la toile était chargé de givre dur et un peu de givre se trouvait également sur le revêtement du duvet.
Confort d'utilisation: Les 7 centimètres d'épaisseur ont été irréprochables en confort. Evidemment, lorsque je me suis assis, j'ai senti la dureté des caillasses, mais une fois allongée, c'était le confort total. Les Thermarest utilisés en expéditions ou le "confort plus" ne font de mémoire que 2.5 et 3.8 cm d'épaisseur. Avec 7 cm ce Winter 7 est vraiment confortable et il ne vous "balance pas" à l'extérieur lorsque vous bougez. C'est un matelas accueillant, et ce n'est pas un matelas bruyant, comme certains qui imitent le froissement de papier d'alu lorsque le nylon du sac de couchage les touche.
Confort de gonflage/dégonflage/rangement: Au niveau du gonflage c'est pour moi l'idéal. Que l'on opère avec la bouche, ou mieux, avec un gonfleur à main, la valve vient bloquer l'air et empêche le dégonflage entre deux manip. Cela donne une sérénité au gonfleur, et c'est plus important qu'il n'y parait au premier abord, car en altitude et lorsqu'on monte son bivouac, le stress général est souvent de mise, et les expirations épuisantes. La photo ci-contre montre cette valve qui fonctionne très bien. C'est la pression intérieure de l'air qui la comprime et empêche la sortie de l'air durant la phase de gonflage.
Pour le dégonflage, évidemment il faut déverrouiller, ce qui demande une manip supplémentaire quand on comprime le matelas. Mais Vaude a heureusement prévu d'utiliser le bouchon de la valve pour dégonfler en sérénité et sans avoir à se casser la tête. Le clapet de fermeture possède une petite pointe qui vient se loger dans la valve au dégonflage. Plus besoin de bricoler avec une cuillère comme lors de mon premier essai... lol
Au niveau du rangement, le matelas garde un volume assez conséquent, eu égard à son mètre 83. Je pense que le mieux est de le positionner en latéral du sac à dos, sur les sangles de compression. Roulé sur lui même et parfaitement dégonflé, il n'a pas de rigidité très marquée. Aussi, un élastique sera le bienvenu, mais non indispensable.
Thermicité /technicitéC'est visiblement le gros point positif du Winter 7. Si j'ai pu vérifier sa capacité isolante, lors de mon seul test en altitude et par températures de -6°C, cela n'en fait pas un engin compliqué à utiliser, lourd et encombrant. Le poids général de ce matelas reste très intéressant. Moins de 600 grammes pour un matelas thermique et qui reste compact, c'est très très bien...
Prix constaté en mai 2021: 140/160€Gonfleur à main: Un accessoire particulièrement utile en hiver: cela ne pèse que 50 grammes et cela évite d'envoyer des dizaines de grammes de vapeur d'eau dans le matelas.