dimanche 11 avril 2021
4 bâtons Décathlon pour le Trek et la rando
Un test de la catégorie :Quincaillerie/Piolets/Bâtons/Crampons
A la suite du test du MH 500 qui s'est révélé exemplaire, nous poursuivons nos investigations sur l'offre des marques D4 (Forclaz et Quechua) qui ne manque pas d'opportunités pour des produits dont il faut encore expliquer la nécessité et les avantages pour nos sorties en montagne. Décathlon propose maintenant 9 modèles de bâtons, 6 estampillés Forclaz et 3 Quechua. Pourquoi cette différence de marques? En 2016, la marque Forclaz a été créée en déclinaison de la marque Quechua qui propose du matériel de randonnée à la journée (balade, rando montagne, rando raquette, camping, etc). Alors que Forclaz s'occupe du trekking (trek montagne, désert, tropiques, arctique, backpacking, ...) donc sur plusieurs jours en itinérance avec nuits sur le lieu de pratique. Pour définir la marque sous laquelle un bâton va sortir, D4 s'appuie sur l'usage principal du produit (rando ou trek) même si le produit peut évidemment être polyvalent. Par exemple, la canne A300 est Quechua, car destinée à un usage randonnée / balade. Le SH500 est Quechua car usage randonnée raquette, et le MT500 est Forclaz car usage trekking. Après cette fulgurante explication, voici maintenant donc les retours de tests des bâtons Quechua MH500; SH500; et A300 et des Forclaz MT500...
La vidéo - Materiel outdoor
Le test
Tout le monde ou presque a compris l'utilité des bâtons en montagne. Il y a déjà 7 ans, j'écrivais un article assez complet sur la nécessitée de marcher en montagne avec des bâtons. Marcher en montagne avec des bâtons (l'article complet ici)
A là montée, c'est 40% d'impact en moins sur les hanches, genoux, chevilles sur sol dur et 30% sur du souple. Davantage pour la descente dès qu'elle devient soutenue, c'est donc là que vous les apprécierez le plus.
Avec le sac bien lourd d'un retour de course, conjugué à la fatigue du parcours, c'est lors des descentes que les articulations et le rachis trinquent le maximum, que les genoux chantent et que les cambrures lombaires et cervicales vous disent combien elles ont profité du voyage...
Pourquoi attendre la quarantaine pour commencer à alléger ses articulations? Utiliser des bâtons le plus tôt possible est un gage de longévité de tout l'organisme.
En diminuant les impacts fatigants, ils prolongent votre aptitude physique et éloignent les risques de blessures de fatigue.
Ils renforcent votre équilibre sur la neige ou la glace, la boue, les traversées de torrents, les pierriers. D'autant plus si vous avez un sac lourd. Ils favorisent le travail du haut du corps et aident à la répartition corporelle de votre effort.
Si ils sont à la bonne taille, ils favorisent une bonne attitude corporelle en redressant le haut du corps, ce qui a pour effet une meilleure oxygénation, une meilleure irrigation du cerveau et tout cela rend la marche plus agréable. Certains symptômes comme le gonflement des mains, dus à une circulation sanguine sclérosée, sont allégés ou effacés.
Ils ont aussi quelques utilités annexes: soutenir une toile pour un abri, faire une attelle, aider la progression de quelqu'un dans une pente.
Les 4 paires de bâtons qui font l'objet de ce test:
1- Le MH500, déjà bien testé sur plusieurs saisons, et dont vous pouvez voir le test complet en ligne, 231 grammes sans rondelle et 55.5cm replié au plus court. (PU 15€)
2- Le SH500 qui est un peu son pendant, version neige avec une poignée ergonomique de 43cm, pour 278 grammes avec une grande rondelle et 76 cm replié au plus court. (PU 20€)
3- Le A300 qui a une poignée innovante, pour des meilleurs appuis, pour 231 grammes sans rondelle et 58 cm replié au plus court. (Pu 13€)
4- Le MT 500, un bâton plus dense et avec un nouveau concept de pliage (pour la marque) qui l'amène à 36 cm au plus court! et pour 269 grammes sans rondelle (PU 35€)
Le MH500 est un bâton de la gamme Quechua idéal pour la randonnée. Il est donné pour 240 grammes, mais je trouve 231 grammes sur ma balance, avec dragonne mais sans rondelle.
Pour comparaison, c'est plus léger que le Distance FL de Black Diamond (243g), pareil pour le approch 4 de Komperdell en carbonne (238g), idem pour le T3 alu de Guidetti (252g). C'est donc un bâton léger, en aluminium qui donne un bon sentiment de solidité.
Ce que j'ai tout de suite apprécié, c'est la longueur de la poignée en mousse. Cela permet une plage de prise en main importante dans les traversées pour le bâton amont. Au total cette poignée fait plus de 25 cm, ce qui est déjà assez long. 20 centimètre de plus ne m'auraient pas gêné, c'est toujours un élément de confort important, surtout lors des activités hivernales.
Le super plus de ce bâton est pour moi son système d'allongement /rétractation.
C'est un 3 brins qui offre une rétractation intéressante: 55.5 cm pour être précis. C'est pas mal, et surtout très pratique à utiliser. La plage de réglage en hauteur est de 95 à 130 cm grand max.
Pour comparaison, c'est plus léger que le Distance FL de Black Diamond (243g), pareil pour le approch 4 de Komperdell en carbonne (238g), idem pour le T3 alu de Guidetti (252g). C'est donc un bâton léger, en aluminium qui donne un bon sentiment de solidité.
Ce que j'ai tout de suite apprécié, c'est la longueur de la poignée en mousse. Cela permet une plage de prise en main importante dans les traversées pour le bâton amont. Au total cette poignée fait plus de 25 cm, ce qui est déjà assez long. 20 centimètre de plus ne m'auraient pas gêné, c'est toujours un élément de confort important, surtout lors des activités hivernales.
Le super plus de ce bâton est pour moi son système d'allongement /rétractation.
C'est un 3 brins qui offre une rétractation intéressante: 55.5 cm pour être précis. C'est pas mal, et surtout très pratique à utiliser. La plage de réglage en hauteur est de 95 à 130 cm grand max.
On tire sur le brin du bas jusqu'au verrouillage par ergot. L'ergot se verrouille automatiquement quand on déplie le deuxième brin, et ça tient!. C'est sur ce deuxième brin que le réglage de la hauteur peut s'opérer. On verrouille par bloqueur externe.
Il n'y a donc qu'un seul bloqueur externe et cela fait tout une différence. Le bâton est plus fluide et il y a une manip en moins à effectuer à chaque réglage car la sortie du premier brin est très facile.
Pour moi c'est le bâton le plus pratique à plier et à déplier que j'ai eu à utiliser.
Le SH500 se présente avec l'avantage de sa longue poignée ergonomique, très utile et rassurante pour les sports de neige. J'ai testé ce bâton durant l'hiver 2020/21 sur des courses de montagne en raquettes principalement. Exemple sur 900 m de D+ et descente sauvage en sous bois, j'ai apprécié la simplicité du bâton avec un seul brin à régler, bien que le pendant soit du coup son manque de compacité (76 cm).
C'est évidemment un peu gênant pour le ranger dans un sac à dos ou même un coffre de voiture. Il tient cependant bien sur les sangles de compression latérales d'un sac à dos de rando ou d'alpi de 35 litres. La poignée ergonomique de 42.5 cm est sa caractéristique, très pratique pour les pentes de neige en traversée, elle a un côté rassurant: le bâton offre un positionnement varié, hors dragonne. En traversée, ou lors des montées en zig-zag, selon l'inclinaison de la pente, la bonne préhension de la poignée amont favorise la recherche d'équilibre et les sensations sur les appuis (skis ou raquettes), c'est là que l'ergonomie du SH500 est particulièrement utile avec cette poignée très descendante sur le manche. Un autre bâton non équipé d'une poignée ergonomique aussi longue peut évidemment, et doit être utilisé en le tenant à mi-hauteur dans les traversées, mais la sensation ne sera pas du tout la même, c'est à dire pas aussi simple et rassurante qu'avec le SH500.
C'est évidemment un peu gênant pour le ranger dans un sac à dos ou même un coffre de voiture. Il tient cependant bien sur les sangles de compression latérales d'un sac à dos de rando ou d'alpi de 35 litres. La poignée ergonomique de 42.5 cm est sa caractéristique, très pratique pour les pentes de neige en traversée, elle a un côté rassurant: le bâton offre un positionnement varié, hors dragonne. En traversée, ou lors des montées en zig-zag, selon l'inclinaison de la pente, la bonne préhension de la poignée amont favorise la recherche d'équilibre et les sensations sur les appuis (skis ou raquettes), c'est là que l'ergonomie du SH500 est particulièrement utile avec cette poignée très descendante sur le manche. Un autre bâton non équipé d'une poignée ergonomique aussi longue peut évidemment, et doit être utilisé en le tenant à mi-hauteur dans les traversées, mais la sensation ne sera pas du tout la même, c'est à dire pas aussi simple et rassurante qu'avec le SH500.
Le A300 est une canne au sens noble du terme. Nous l'avons testée dans les sentiers escarpés du massif de Marseilleveyre et en sorties hivernales dans les Préalpes de Digne. Les poignées laissent au départ un peu perplexes. Je me suis demandé comment les utiliser au mieux. En fait, cela s'est révélé naturellement: Le A300 est un bâton comme les autres mais qui offre en plus la possibilité d'un appui renforcé et donc une aide à la progression ou au maintien. La paume de la main appuyé à angle droit permet une plus grande force d'appui. C'est intéressant dans les pentes raides, et surtout à la descente pour soulager les appuis, et également en cas de blessure, où la portance du bâton va se rapprocher de celle d'une béquille. Mis à part ce genre de situation, j'utilise le A300 comme un autre bâton, en le prenant en dessous de la poignée recourbée, ce qui me donne les mêmes sensations qu'avec un autre matériel.
Mais, dans cette configuration, le A300 aurait-il un problème de taille?, enfin pour 20% des utilisateurs, ceux qui mesurent plus d'1.85m?. Pour les grands comme moi, le A300 me semble trop court, même réglé à son maximum, ce qui rend compliqué une utilisation "classique", sous la poignée recourbée, car l'angle d'attaque du bras n'est plus celui que j'aime, et qui, selon moi permet à l'énergie de bien circuler jusqu'aux doigts en ouvrant le haut du corps. Les grands se voient obligés d'utiliser la poignée recourbée, ce qui, en conditions normales, n'a pas forcément une grande utilité.
Mais, dans cette configuration, le A300 aurait-il un problème de taille?, enfin pour 20% des utilisateurs, ceux qui mesurent plus d'1.85m?. Pour les grands comme moi, le A300 me semble trop court, même réglé à son maximum, ce qui rend compliqué une utilisation "classique", sous la poignée recourbée, car l'angle d'attaque du bras n'est plus celui que j'aime, et qui, selon moi permet à l'énergie de bien circuler jusqu'aux doigts en ouvrant le haut du corps. Les grands se voient obligés d'utiliser la poignée recourbée, ce qui, en conditions normales, n'a pas forcément une grande utilité.
En effet, la différence de préhension implique une modification au niveau des épaules et du buste lors de la marche. Pour moi moins ouverte et dynamisante que la prise en main classique. Je préfère avoir les mains à la verticale, si possible légèrement ou totalement ouvertes dans les dragonnes, ce qui suffit pour la marche même en montée, et ce qui dynamise l'ouverture du haut du corps et la ventilation.
Cependant, mon ami Jean, randonneur très expérimenté et plus petit que moi, a préféré ce bâton parmi les 4 modèles testés ici, pour sa légèreté et son côté innovant. Je remarque au cours de mes essais, que c'est le bâton qui a le plus d'amateurs. Et ceux-ci s'en servent très bien. Si je reste sur mon idéal d'un bâton à utiliser avec les mains ouvertes dans les dragonnes, pour l'ouverture thoracique dans les montées, je vois que le A300 a séduit mes testeurs plus que moi.
le A300 sera donc très utile et apprécié pour ceux qui ont besoin d'appuis renforcés lors de la marche; les convalescents ou personnes âgées trouveront dans l'ergonomie des poignées un assise supérieure aux autres bâtons.
Un point à noter sur le A300 est le réglage de la taille qui est un poil fastidieux avec ses deux systèmes push-pin. Ce n'est pas catastrophique, surtout quand on a pris le coup, mais c'est loin du confort d'ajustage du MT500 par exemple. De plus, nous avons remarqué que le vent siffle un peu dans les petits trous de ce système. Pour finir c'est un bâton sur lequel, comme pour tous, on peut ajuster des rondelles pour les sorties hivernales.
Le MT500 est un bâton moderne dans sa conception. C'est peut être le bâton haut de gamme du groupe, il est vrai qu'il est à peu près deux fois plus cher que les autres. Il me semble également plus dense et peut être plus costaud. Nous avons pu le tester dans les massifs des calanques et de la Sainte Victoire ainsi que dans les Préalpes de Digne. Dans l'ensemble, il me rappelle le Distance FL de Black D, testé en 2013, mais il est visiblement plus costaud que le Black D. L'innovation tient tout d'abord à sa compacité: pouvoir replier un bâton à 36 cm n'est pas banal!. Et c'est encore mieux que le Distance qui vaut 2.5x plus cher et qui arrive à 40 cm.
Le gain de place pour certains sacs à dos sera certainement un argument qui fera mouche pour de nombreux utilisateurs. Le système d'élongation / rétractation, se fait sur la base d'un clip qui verrouille l'emboitement des brins. Le réglage de hauteur se fait ensuite par un bloqueur externe. J'ai noté durant quelques sorties, que le bloqueur doit être ajusté dans sa fermeté grâce à une molette de serrage. Cet ajustage n'a pas bougé durant mes essais, mais si on oublie de le faire, le bâton peut en profiter pour coulisser durant la marche. Que ce soit en randonnée alpine, ou dans les passages techniques du GR Marseille Cassis, ce MT500 m'a apporté satisfaction par sa solidité et son impact doux sur le sol.
C'est un bâton confortable, rigide et peu bruyant, dont le génie est de se replier à moins de 40 cm pour se ranger facilement dans une poche du sac à dos.
Notons la présence d'un petit scratch pour assembler les 3 brins quand le bâton est replié. C'est plutôt utile et bien pensé mais cela demande un peu d'attention pour le positionner proprement lorsque l'on utilise le bâton.
Pose de rondelles
L'ensemble de ces bâtons peut s'équiper pour la neige de rondelles petites ou grandes. La mise en place se fait assez facilement par vissage sur une filetage plastique. J'ai trouvé cela pratique et fonctionnel, avec cette faculté d'utiliser les bâtons sans rondelles, avec une petite rondelle (neige de printemps) ou avec une grande rondelle (neige profonde). Cependant, je remarque que ces rondelles sont assez peu rigides, on pourrait dire et assez basiques dans leur tenue, ce qui se vérifie évidemment davantage sur la grande taille (celle qui sert le plus en condition de neige profonde). Cet accessoire n'est pourtant pas anodin pour ceux qui s'engagent dans des courses sauvages et en pentes raides où la tenue du bâton devient primordiale. La souplesse des rondelles deviendra vite limitante, malgré la rigidité et la qualité des brins.
Réglage des dragonnes
C'est un point important pour la sécurité. Une dragonne bien ajustée doit permettre à la main de sortir rapidement. En hiver la dimension de la dragonne doit pouvoir s'adapter aux gros gants et aux moufles.
Les MH500 et SH500 ont un système de réglage qui demande de décapsuler la tête du bâton. Il faut tirer la dragonne d'un coup sec et cela ouvre la chambre de blocage de la dragonne. C'est un coup qui se prend vite, et le réglage est sécurisant. J'aime beaucoup ce système, même si il pourrait être plus difficile à manipuler par températures froides.
Pour les A300 et MT 500, la dragonne se scratche sur elle même, ce qui la bloque. On joue donc sur sa longueur en défaisant le scratch. C'est bien aussi, mais je préfère le système ci-dessus.
Technicité / tenue en neige dure / expéditions
Comme j'ai pu le décrire pour chaque bâtons, ces 4 produits ont été testés dans des conditions déjà sévères avec satisfaction. Ils ont bien joué leur rôle de sécurité. Ils sont satisfaisants pour la quasi totalité des activités de montagne. Cependant pour les grosses contraintes que l'on rencontre en haute altitude avec de lourdes charges, ils ne seront peut être pas à la hauteur. L'accroche en neige dure notamment des bâtons d'alpinisme peut être supérieure à celle des bâtons de cette gamme.