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dimanche 03 janvier 2021

Sac à dos Rupal Light 28 (Vaude)

Un test de la catégorie :Sacs à dos
Sac à dos Rupal Light 28 (Vaude)
VAUDE annonce le début d’une nouvelle ère dans la fabrication de sacs à dos de montagne modernes. Grâce au choix de matériaux légers, ces sacs, qui pèsent nettement moins d'un kilo, constituent un équipement digne d’un guide de montagne, avec des détails intelligents et une structure fonctionnelle. Le Rupal Light 28 a une orientation alpine prononcée avec ses deux porte piolets, son attache corde et son système de compression. Comme le dit le fabricant, ce petit sac à dos est délibérément orienté vers la fonctionnalité et la légèreté. Le litrage et les équipements sont adaptés pour ceux qui font des sorties engagées, mais à la journée. Vaude répond à son tour aux exigences de la verticalité dans des courses "fast & light" où on passe rapidement parce que l'on est léger. La légèreté au service de la performance, même pour des entreprises alpines d'envergure, c'est un style qui se développe, avec il est vrai, les accès mécanisés favorisant une approche rapide, et des secours sur lesquels on peut compter (par beau temps). Je me suis proposé d'étudier ces nouveaux sacs à dos Vaude... Voyons ce que je peux en dire...

Les données fabricant


Sac à dos alpin, léger et minimaliste pour les virées sportives en montagne

Haut confort au porter grâce à un faible poids et harnais d’épaule inspiré des activités de trail.
Fermeture de sac à dos innovante, aisée à manier; imperméabilisation sans PFC, fabrication écologique

Sac à dos pour les virées en montagne où chaque gramme compte. La forme est délibérément étroite afin de garantir une liberté de mouvement optimale. Les bretelles ergonomiques, inspirées des activités de trail, offrent une grande liberté de mouvement au niveau des épaules. Il a été volontairement renoncé ici à intégrer des fonctionnalités techniques superflues pour alléger son poids et privilégier une optique minimaliste. Son équipement est calqué sur les randonnées Fast & Light : Une ceinture ventrale légère, un dos ajustable, des renforts en aluminium amovibles permettent de réduire encore plus son poids. Si nécessaire, il est possible d’y intégrer un système d’hydratation en quelques manipulations. Un cache scelle le compartiment principal et sert en outre de porte-corde. Ce sac à dos peut être naturellement comprimé de façon efficace pour le rendre extrêmement plat. Bâtons et piolets peuvent se fixer sur l’avant. Un équipement supplémentaire peut être fixé à la Daisy-Chain. Le sac à dos est fabriqué en respect des critères environnementaux stricts de la norme bluesign®. Le label Green Shape de VAUDE garantit un produit écologique, fonctionnel et fabriqué dans des matériaux durables.

Développé pour l'escalade alpine, convient aussi pour la randonnée en montagne, les via ferrata

Poids: 610 g
Volume: 28 l
Dimensions: 54 x 26 x 22 cm
Poids de la charge: 3 - 8 kg

Le test

Poids: sur ma balance je trouve bien les 600 grammes annoncés par le fabricant. Même pour un  28 litres, c'est léger, A voir si sa carcasse sera suffisante pour de véritables sorties en montagne...
Prix constaté en janvier 2021: de 90 à 120€

Les matériaux et le portage sont bien les points que l'on relève après quelques sorties. Réussir un bon portage avec un sac plus que léger n'est pas banal, et là c'est dans la poche grâce au savoir-faire de la marque qui adopte un minimum de rigidité et qui sait concevoir des bretelles fines mais efficaces, toutes en ergonomie. Ces bretelles sont d'ailleurs assez étonnantes car elles s'adaptent facilement à divers gabarits, et tout en confort. Pour un petit sac d'alpi, c'est suffisant en tenant compte que le portage maximum pour une course avec ce litrage sera de 6 à 8 kilos.
La fine sangle ventrale joue bien son rôle et ne s'empêtre pas dans le baudrier.

Maintenant, il faut parler du revers de la médaille. La nouveauté et la légèreté d'accord, mais pas une poche extérieure, même une petite, stretch, bien plaquée au sac, ça me dépasse... Déjà qu'il n'y a pas d'ouverture latérale, même si je comprends la philosophie du sac, je ne me résous pas à ne pouvoir utiliser que la seule la poche de rabat, d'autant que celle ci est "au rabais". Une conception particulière qui fait de cette unique poche un espace restreint en nylon, peu pratique. Pourtant, au touché, le dessus du sac est bien molletonnée mais c'est certainement pour une histoire de tenue, car la poche elle même, c'est "plutôt cheep"; une sorte de sac en nylon qui détonne avec la qualité générale des matériaux utilisés, et sur lequel on trouve des indications de sécurité, mais qui se ballade un peu à l'intérieur du sac, ce qui m'a parfois gêné. Au comble du dénuement, elle ne comporte pas d'attache clés -pour moi un accessoire indispensable-. Là je ne suis plus très bien la philosophie pure et dure de la marque: Où mettre ses clés avec ce sac?... Du coup je me propose d'en coudre un quelque part, peut être dans l'espace de la gourde souple (un peu restreint lui aussi cependant).

Je trouve le système d'ouverture/fermeture très pratique, mais l'ouverture max me parait un peu juste pour être à l'aise dans certains transferts. Il faut noter aussi la fermeture de ce sac avec une boucle métallique, un système déjà éprouvé avec le Rupal 35 et qui a donné satisfaction, la boucle métallique ne craignant pas les contraintes. Cependant cela implique que le sac soit assez rempli pour tenir l'attache en pression, avec sa contenance limitée à 28 litres, c'est heureusement quasiment toujours le cas.



Les attaches Piolets, sont prévus pour des piolets courts et techniques pour pentes raides ou escalade de glace. Je les ai testé avec mes Charlet Moser et le gabarit du Rupal Light est pil poil. Une fois sur le sac, les piolets ne gênent pas les mouvements de bras dans la marche, et en escalade ils se font oublier sans bouger. Leur attache est classique avec la tige métallique dans l'oeillet du piolet et une attache élastique pour le manche. Ca tient bien.

Mon avis sur le sac Rupal Light 28: un sac à dos qui a été pensé et conçu pour une utilisation assez pointue.
Avec une contenance de 28 litres, c'est un sac à dos d'alpinisme qui demande un savoir faire certain dans la sélection et l'organisation du matériel.

C'est un vrai sac à dos d'alpinisme, pur et dur, très léger et avec un portage performant. Malgré ses 600 grammes, il est structuré et son maintien est excellent, avec notamment une sangle de poitrine réglable sur 5 positions possibles. Si ses 28 litres sont suffisants pour des sorties à la journée, je l'ai parfois vu utilisé pour des courses d'altitude de plusieurs jours, comme la traversée de la Meije avec bivouac au glacier carré, mais dans ce cas c'est vraiment limite, voir compliqué. Pour les courses techniques, il s'adresse à des alpinistes ayant une bonne connaissance du matériel. Savoir comment se protéger du froid, quels matériels de sécurité emporter, c'est un exercice auquel il faut être rôdé quand on part avec un sac à dos de cette contenance. Une paire de crampons, un vêtement de sécurité, gants et nourriture, quelques éléments de quincaillerie, la corde autour du torse et on y est...

Il y a aussi les environnements propices à l'utilisation de ce genre de sac à dos. Les voies et parois du Massif du Mont Blanc, accessibles par téléphériques, pour un aller-retour dans la journée et une escalade technique où le poids est à proscrire, sont des terrains de prédilection pour des activités fast & light (photo ci-contre). A contrario, les Sommets des Ecrins, avec des sommets en fond de vallée et de longues approches, demandent selon moi, une marge de sécurité et donc un portage différent. Cependant comme dit plus haut, certains arrivent à utiliser ce genre de sac à dos dans ce contexte. Ils montent au refuge avec le baudrier et la corde au corps. Ils gagnent 500 grammes de sac mais parfois au détriment d'une qualité de portage et d'un confort apporté par une plus grande contenance.

Au niveau du portage, le fabricant annonce une limite à 8 kg. C'est vrai que l'on y arrive vite quand on embarque une paire de crampons, deux piolets et 2 litres d'eau. Mais les piolets passent en main, les crampons aux pied et l'eau diminue, donc l'impact maximum n'est que temporaire, et limité pour les courses où l'approche est courte en temps. Le Rupal Light 28 apporte une qualité de portage indéniable pour son gabarit. Le savoir faire de Vaude se retrouve dans l'ergonomie des bretelles et la qualité des matériaux utilisés. Son armature légère est très efficace. La ceinture ventrale, tout en étant fine, prend bien les hanches. Je lui trouve donc un confort de portage de haut niveau, et c'est certainement son point fort, comme celui de la marque, je crois avoir pu le constater par ailleurs... Le portage est évidemment limité, à 6 kg on sera bien, 8 kg seront gérables voir davantage, mais pas durant des heures...

Le Rupal Light 28 peut s'utiliser en ski de rando (je ne l'ai pas fait), plutôt en mode "fast & light" à la journée. Les sangles de compression serviront pour fixer les skis. Le sac étant dépourvu de poches, il vaut mieux partir directement "en mode cardio" plutôt que de changer d'équipement en cours de montée. Je ne dis pas que c'est le genre de sac le plus confortable pour le ski de rando, surtout si il y a du portage, mais c'est possible.

L'utilisation accessoire et complémentaire de ce petit sac à dos, c'est évidemment la randonnée estivale à la journée. Malgré le manque de poche et surtout d'une attache clé que je recommande de créer soi-même, le Rupal Light 28 sera très agréable en légèreté et en maintien pour les parcours de rando par beau temps  (photo ci-dessous).



Pour finir, je le vois bien pour des sorties en grandes voies d'escalade, où son litrage sera suffisant et sa ceinture ventrale adaptée au port du baudrier. Il manquera une poche extérieure, toujours pratique pour prendre un biscuit ou une paire de gants au relais. Avec ce petit Rupal, pur et dur, on aura pas de poche.

Les qualités

- Qualité des matériaux
- Légèreté et qualité de portage
- Maintien dans la verticalité

à améliorer

- Pas d'attache clé
- Pas la moindre poche extérieure
- La poche de rabat qui brinqueballe à l'intérieur du sac.