Le test
Litrage: le Rupal affiche 35 litres plus une petite jupe de rehausse.
Prix constaté en septembre 2019: 150€
Le poids sur ma balance: 1178 grammes (données fabricant: 1160 grammes). Pour un 35+, c'est léger, vraiment léger si on le compare aux autres sacs de cette catégorie: Millet Peuterey 35+: 1420g ; Deuter Guide 30+6: 1500g; Millet Ubic 40:1330g; Trion Guide 35+:1530g; Osprey Mutant 38: 1230g; Gregory Stout 35: 1550 g; Le Talon 44: 1080 grammes.
Donc c'est le plus léger de la gamme avec une dimension alpinisme, car le Talon 44 (Osprey) est réalisé dans des matériaux un peu tendre pour la haute montagne, à mon avis.
Au fil des tests
Le Rupal 35+ a été en alpinisme mixte et alpinisme classique, en randonnée/alpinisme engagée, en randonnée alpine, en escalade.
Test en alpinisme sur l'Agneau noir (3660m), une course classique mais assez sauvage en mixte. Sac chargé à 11 kg pour la montée en refuge. Délestage ensuite, au fur et à mesure de l'équipement dans la montée au sommet.
J'ai testé le Rupal 35+ la première journée. Je lui ait tout de suite trouvé un caractère "monobloc", grâce à son armature qui fait de ce sac de moins de 1200 grammes un contenant homogène et qui ne s'embarrasse pas de fioritures, c'est le moins que l'on puisse dire... J'ai été surpris par l'absence de poche(s) sur le corps du sac. On est là dans une philosophie à la quelle j'avais déjà été initié avec la marque Mammut; c'est ce que le fabricant appelle "design épuré et réduit à l’essentiel". Mais je tique un peu eu tout de même en remarquant l'absence d'une ouverture latérale complète qui permettrait d'accéder à l'intérieur du sac sans avoir à ouvrir la poche de rabat et d'avoir à vider le sac lorsque ce que l'on cherche est au fond.
A mon sens un sac dédié à l'alpinisme devrait comporter une poche à crampons, mais si j'ai bien compris, Vaude préconise de les poser juste sous la poche de rabat, ils sont maintenus par une sangle doublée qui aide aussi au transport de la corde...
OK, mais pour moi cela ne vaut pas une poche. Par contre, belle surprise: un filet pour le casque se cache dans le verso de la poche de rabat. Ca j'aime énormément, car le casque est toujours un élément délicat à organiser pour le portage.
J'arrête là sur le sujet des équipements, j'en ferais un bilan complet à l'issue des tests.
Le portage a été bon durant ma montée au refuge et jugé très bon par Jean qui l'avait pour la course. Pourtant les bretelles sont fines et la ceinture ventrale réduite au minimum, ce qui aura aussi l'avantage de se faire oublier quand on grimpera avec un baudrier. Finalement il faut reconnaitre à Vaude d'avoir trouvé l'équation qui procure un portage satisfaisant, voir très appréciable avec un minimum de matériaux.
Si la ventrale est mini, elle se cale parfaitement sur les hanches et assure un portage au niveau du bassin; si les bretelles sont fines, elles sont aussi formatées ergonomiquement, et dans un matériau très dense. Le tout bénéficie aussi et surtout de l'armature dorsale du Rupal 35 qui confère au sac une rigidité bienvenue, sans laquelle rien de bon ne serait possible à mon avis.
Jean qui aime avoir toujours le sac collé au corps (ce pourquoi il semble fait) a trouvé que les rappels de charge étaient parfois difficilement accessibles. Après avoir regardé, il semblerait qu'il faille les libérer en remontant un poil la poche de rabat.
Un mot sur les deux attaches piolets qui fonctionnent bien. On passe une barrette métallique dans l'oeil du piolet et le manche se scratche. C'est maintenant classique et pratique.
Test en trek dans le massif des Cerces:Après 2 jours de rando 1560m D+ le premier jour, et 1870 m le deuxième, pas de problème de dos ni de portage avec une charge totale de 10kg pour de l'autonomie totale, ce qui représente un poids standard pour une course sans matériel de sécurité spécifique. J'ai trouvé le Rupal 35+ très compact et pratique sur les passages en arêtes.
Le Gros bémol pour la rando itinérante est l’absence d’ouverture centrale ou latérale, (rançon du light?) on est obligé de vider le sac si ce que l'on cherche est au fond !
La poche au-dessus du sac est très pratique mais difficile a enlever
C’est un sac léger qui va bien pour l’alpinisme et la haute route.
Question volume, c'est un 35+, un litrage très polyvalent. Si le Rupal 35+ propose 2 Daisy chain pour des attaches extérieures, il fait l'impasse sur des sangles dessous de sac, qui pourraient porter une petite tente ou un matelas autogonflant. Donc pour les bivouacs en autonomie, si on doit mettre duvet, matelas, crampons, popote + le matos alpi , le sac risque d'être juste en volume.
Comme on peut le voir sur la photo de présentation du sac, et sur celle en bas d'article, les sangles du Rupal 35+ ne se verrouillent pas avec des clips mais des attaches métalliques. C'est nouveau pour moi, et j'y voit tout de suite un avantage: fini la hantise de casser la partie du clip dans la sangle cousue, une mésaventure qui arrive parfois par piétinement. A l'usage, ces attaches métalliques sont plutôt agréables, comme le dit Jean "on s’y habitue très vite !". La durabilité de ce système, la facilité de réglage, et peut être un gain de poids sont à espérer.
Jean insiste sur la poche supérieure qu'il trouve pratique, avec beaucoup de compartiments, le bémol pour lui, est quelle est difficile a séparer du sac au cas où !
Bilan des tests
Portage: Si le Rupal réussit une vraie prouesse, c'est bien de procurer une indéniable qualité de portage avec un ensemble aussi léger. L'armature acier donne une rigidité et une technicité au sac sans utiliser des matériaux denses. Le dos est simple et légèrement galbé sur le bas, les bretelles fines et ergonomiques (voir vidéo). La ventrale est bien conçue pour l'alpinisme: tout en étant minimaliste, elle joue bien son rôle de portage et de stabilisation, et ne gêne pas le port d'un baudrier.
Maintenant le fabricant indique une charge "max" à 12 kg. Je suis assez d'accord avec cette limite. Le Rupal 35+ reste un sac léger, il n'est pas conçu pour de gros portages.
Matériaux: Le matériau principal est en polyamide Ribstop. On devine tout de suite sa résistance à l'abrasion. Le tissu est également traité pour être déperlant sans utilisation de fluocarbures nocifs pour l’environnement (PFC). C'est un point très utile, car il évite de prendre un sursac. Saluons au passage les efforts de Vaude pour l'étique et l'utilisation de produits écologiques. voir ce point
sur le site Vaude.
Les zips n'ont pas posés de problèmes lors des tests. Je les trouve de bonne qualité.
A noter le remplacement des traditionnels clips plastiques par des boucles métalliques qui ne craignent pas les contraintes (voir vidéo), et qui sont facilement manipulables avec des gants. Petit inconvénient cependant, il faut que les sangles soient serrées pour que les boucles assurent leur maintien.
Accessoires et confort d'utilisation: Le Rupal 35+ est un sac d'alpinisme, dans sa philosophie, on comprendra que c'est un sac robuste, léger, et minimaliste en ce qui concerne les accessoires. Il faut reconnaitre que l'ensemble est cohérent, et comme le dit le principal testeur du Rupal, " c'est un sac bien conçu". Cependant, je regrette deux, voir trois équipements essentiels pour moi, même sur un sac à dos d'alpinisme qui se veut tout de même polyvalent.
- Primo, l'absence d'une poche à crampons passe mal pour moi qui en ait l'habitude. Pour les courses mixtes, les grands itinéraires, une poches extérieure, permet un confort d'utilisation très important lorsque l'on doit chausser et déchausser à plusieurs reprises.
- Secundo, un jeu de sangles, situé en bas de sac, ou à la rigueur sur les côtés pour porter un gros matelas et/ou une tente, est toujours intéressant, surtout pour un sac qui se veut polyvalent. Avec le Rupal 35+, le bivouac va être difficile en altitude. En effet, si l'on doit placer une tente à l'intérieur du sac, le litrage sera certainement trop court. Dans ce cas c'est vers le 45 litres que l'on devrait s'orienter.
- Tertio, pas d'accès direct en bas de sac. C'est à dire par de zip ventral ou vertical en latéral (c'est celui que je préfère en général) qui permet de prendre une paire de gant ou un accessoire, resté au fond du sac, sans avoir à tout déballer dans une pente à 40°...
Donc que trouve t'on comme accessoires sur le Rupal 35+? une daisy chain sur le dos du sac, ça c'est facile à concevoir et cela peut être utile, bien qu'à vrai dire je les utilise rarement, je ne sais pas pourquoi. Et... bonne surprise, une attache très appréciable pour fixer un casque sur le haut du sac à dos. J'ai beaucoup aimé cet accessoire car le casque constitue souvent un casse tête pour l'organisation du contenu du sac à dos. Bien vu!
Au final, nous avons trouvé le Rupal 35+ bien conçu, avec des matériaux hauts de gamme et une finition sans reproche. Une légèreté impressionnante quand elle est associée à un aussi bon portage. Maintenant, j'aurais préféré quelques centaines de gramme de plus pour avoir au moins deux équipements supplémentaires et gagner en polyvalence. Quand au prix (150€) c'est plutôt dans le haut de la fourchette, mais au vu des matériaux utilisés, je n'y vois rien à redire au vu du marché actuel.