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mardi 03 mai 2016

WindBurner Stove System (MSR)

Un test de la catégorie :Tente/réchauds/frontales et divers
WindBurner Stove System (MSR)
Pour les bivouacs d'hiver et de printemps, voir pour les conditions difficiles d'altitude en général, je cherche un réchaud à l'épreuve des intempéries, et avec une gamelle couverte pour un maximum d'efficacité. En parcourant l'offre assez variée disponible actuellement, je ne trouve rien de très léger. Cependant un nouvel appareil attire mon attention chez MSR: le WindBurner, un tout en un: casserole avec housse de protection, brûleur, gobelet et couvercle, support de cartouche pour 470 g sur ma balance (458g données fabricant). Pour un peu plus de 120€ ce dispositif complet peut résoudre la problématique essentielle en autonomie engagée: faire de l'eau et de l'eau chaude. Voyons le résultat d'une saison de tests.

Les données fabricant

"Avec son brûleur à tête radiante et sa conception fermée, le système de réchaud WindBurner peut fonctionner dans des conditions qui forcent d'autres systèmes de réchaud à ralentir ou à s’arrêter." Le réchaud Windburner 1 L de MSR est un système de cuisson comprenant un brûleur performant et une casserole d’une capacité d’1 litre. Il s’agit du dernier modèle 2-en-1 du fabricant américain Msr. Il s’agit d’un réchaud + popote optimisée extrêmement performant.

Il combine la technologie Reactor et le système de poêle Windburner. La conception fermée et le brûleur à tête radiante permet au Windburner de fonctionner parfaitement dans des conditions venteuses.

La tête radiante combine le chauffage par convection et le chauffage par rayonnement : offre une efficacité inégalée par les brûleurs traditionnels.
La combustion d’air principal et l’échangeur de chaleur intégré permettent au réchaud Windburner de fonctionner dans des conditions qui rendent d’autres réchauds inutilisables.

Rangement compact : vous pourrez ranger à l’intérieur de la gamelle d’1 litre, le brûleur, une cartouche de 110 g (vendue séparément), le support de cartouche pliant.

IMG_4708

Fabriqué aux USA. Matériaux: Laiton, inox et aluminium

Puissance 6400 BTU

Temps d’ébullition/1 litre: 4.5 mn

Autonomie: 18 litres avec une cartouche de 227 gr

Dimensions: 10.5 x 10.5 x 17.5 cm ; Poids: 432g 

Cartouche à valve de type Primus, MSR ou Coleman. (non fournie)

Allumage manuel

Accessoires: Pare-vent, Réflécteur thermique, Poignée de portage, Support de réchaud

Couvercle avec ouverture pour boire et passoire

Housse de protection isolée avec poignée

Gamelle 1 litre avec échangeur thermique

Régulateur de pression pour une performance constante

Réglage de la flamme sans enlever les gants

Grand bol : 0.47 litre  ;  Support de cartouche pliant.

La vidéo - Materiel outdoor


Le test

Voici un bilan des tests effectués durant la traversée hivernale de la longue arête des Alpes de Haute Provence du pic Couard à Dormillouse. Les conditions étaient plutôt clémentes pour une fin décembre: températures mini autour de zéro et vent de 30/40 km max.

Points positifs :

- Une vitesse de chauffe impressionnante. Sous couvert, il faut une minute pour obtenir 1/2 litre d'eau frémissante. Avec la neige à 20 mètres du réchaud, j’avais à peine rempli la popote que je devais retourner au névé.
 
- Le windburner est plus lourd qu’un mini réchaud avec gamelle en titane, mais la consommation de gaz est moindre et je pense qu’on y gagne au final.

- La poignée est fonctionnelle et agréable.
- On peut tout ranger même si les éléments sont encore un peu chauds, c’est agréable quand on se fait un repas rapide ou une boisson chaude en cours de journée ou au petit déjeuner.
- Il y a de la place pour mettre une petite cartouche dans le bol.
- Le bruleur semble bien protégé du vent.
- L’indicateur de flamme (petit filament) qui permet de voir que la flamme brule (sinon difficile à voir en plein soleil)

Points négatifs:
-Allumage au briquet: on se crame les doigts ! avec une allumette c'est mieux (En fait j'ai compris par la suite, que l'allumage donne peu de signes. Comme on croit devoir insister, on se crame les doigts. C'est vrai qu'on se demande parfois si il y a combustion ou si ce qu'on entend est simplement le débit de gaz. Il faut vérifier en regardant le filament qui doit être rouge ou marquer des dignes de combustion).
 
- Il y a un coup à prendre pour le blocage/déblocage du bol sur le réchaud, on peut facilement l'enclencher de travers. Ce n'est pourtant pas difficile mais j'ai mis un moment à comprendre: il y a un système de verrouillage avec des picots. C'est simple mais la congélation des neurones est un phénomène qui n'est plus à démontrer;-)...
Si l'on ne pige pas qu'il y a une mini-rotation à effectuer pour retirer la popote, cela provoque un à-coup néfaste au contenu si le bol est plein. Autant dire qu'en cas d'utilisation du réchaud dans une tente, c'est bien d'avoir compris...
 
- Le couvercle est parfois difficile à clipper sur le bol (surtout quand il est chaud, dilatation?). C’est un vrai moins. Dommage...
 
- Le bol de dessous est bien conçu et à la bonne taille. Mais sa couleur (idem pour le couvercle) le rend difficile à dissocier sur le sol. résultat, on le cherche tout le temps! mettre un morceau de scotch, ou un autocollant, ou un dessin avec un feutre indélébile??!!
 
Remarques :
- Il faut bien tourner la molette de débit avant d’avoir du gaz.
- J’ai utilisé 180gr de gaz sur 4,5 jours (5 à 6 L d’eau chaude par jour, 30% origine neige).
 
Au final: je n'étais pas conquis au départ en déballant l'appareil, mais au final j’ai été séduit.
 
                      Test du Windburner en altitude - 3200 m en mars
 

Deuxième série de test avec un autre utilisateur:

Février 2016; Test d'ébullition au col de Mariaud (1500m), dans la neige et avec un petit vent soutenu. J'ai tassé le maximum de neige dans la casserole, et elle devient vite compacte et tout bascule assez vite en élément aqueux.
 
J'ai trouvé l'allumage au briquet assez difficile en plein jour. Il était dur de se rendre compte si le réchaud était allumé ou pas (même remarque que plus haut: on se demande si c'est allumé alors que ça brûle déjà). Le réchaud est bien protégé du vent même soutenu, et on peut envoyer la gomme en utilisation extérieure ventée.
 
Bivouac à 3200m en mars. A la sortie du sac à dos la gamelle en plastique qui vient se fixer en bas du dispositif pour le transport était bloquée. L'altitude et la fatigue aidant, nous avons dû nous y mettre à deux pour la sortir.
Il y a bien deux encoches à l'intérieur qui sont censées éviter que cette gamelle se bloque, mais dans la compression du sac à dos, cela peut malheureusement arriver.
En test d'altitude avec du vent, et par temps froid, le WindBurner montre toute sa puissance et son efficacité pour transformer la neige en eau pour une hydratation rapide des organismes fatigués.
Avec un mélange de gaz Propane/Isobutane, ça pulse! On a intérêt d'avoir une bonne réserve de neige à proximité car une fois parti, le réchaud ne laisse aucun répit jusqu'à ce qu'il soit plein d'eau.
 
J'ai remarqué l'inertie thermique du socle du brûleur: une soupe continue à mijoter, disons 20 secondes, après extinction totale du réchaud.
 
L'allumage au briquet n'a pas posé de problème contrairement aux tests précédent, mais j'ai toujours du mal, par manque d'habitude à me rendre compte si le réchaud est allumé pou pas.

3 treks de deux jours au printemps (avril): C'est la rapidité de la mise en ébullition qui impressionne. En conditions clémentes, le réchaud semble surdimensionné: le litre d'eau valse à gros bouillon en un rien de temps et il faut se précipiter pour que l'ébullition ne soit pas envahissante.

La pose de la gamelle et de son socle-conjoint sur le brûleur doit se faire avec précision pour éviter les coincements des éléments qui ne seraient pas dans l'axe (idem remarque au dessus, il y a un tour de verrouillage à donner et à retirer).

L'allumage en conditions facile n'est pas un vrai problème mais pour les utilisations en extérieur et par vent soutenu, je regrette bien qu'il n'y ait pas un piezzo (allumage automatique). Encore faudrait-il que celui-ci soit opérationnel dans la durée et dans le froid, ce qui, si j'en juge par mon barbecue à gaz domestique, c'est pas de la première évidence.

En conditions faciles, peut-on utiliser le réchaud seul pour faire mijoter une casserole par ex? oui si c'est 3 minutes, car il faut tenir la casserole sans qu'elle repose sur le brûleur, sinon plus de combustion, donc c'est dangereux. En fait le Winburner n'est pas fait pour être utilisé hors de son système.

Test sur un plateau à 2300 mètres d'altitude par vent 40 km/h. Le système du Windburner fait ses preuves et la combustion est à l'abri. Les performances toujours aussi bonnes, voir impressionnantes. J'appelle désormais le WIndburner "mon réchaud atomique" car si ça pulse, c’est difficile à utiliser à bas régime. Mijoter n’est pas son fort, catapulter un kilo de neige en vapeur d’eau est plus dans ses cordes...

Une fois l'ébullition prononcée, il est difficile de réguler pour faire mijoter (faire bouillir doucement une soupe, ou de la neige pour la purifier); en gros ça pulse, et c'est difficile à utiliser à bas régime. En condition de grand froid, ça se calme.

              Test en avril sur plateau à 2300m avec un peu de vent soutenu

- Poids: 470 g sur ma balance (458g données fabricant)
- Prix du set complet: 124€

Bilan après une saison d'utilisation:

Le Windburner ne ment pas au niveau des performances de son brûleur à tête radiante, combinée à sa conception fermée. C'est impressionnant et incomparable avec les réchauds classiques que j'ai pu essayer.

L'autre point très positif est l'économie d'énergie. Le rendement est meilleur et donc le gaz économisé.

Cet ensemble sera un peu plus lourd que des mini-réchauds et gamelle en titane, mais il ne boxe pas dans la même catégorie et sera utile en conditions difficiles, là ou les petits réchauds seront inquiétants ou catastrophiques.

Il se range facilement dans le sac à dos, tout s'emboite dans un volume de 17.5cm x 11cm de diamètre, y compris le trépied, un briquet. Il reste même de la place pour quelques morceaux de sucre...

L'utilisation de la popote est très chouette avec sa doublure en tissus et sa poignée. Il est assez facile de verser son contenu dans d'autres récipients. Elle n'est pas trop compliquée à nettoyer à la main ou avec une boule de neige.

Le trépied en plastique est fonctionnel, il faut forcer un peu pour clipser la cartouche de gaz, c'est un peu enquiquinant au début mais ça marche!

J'ai trouvé difficile, en conditions "normales" de faire mijoter l'eau. Soit pour les soupes qui demandent un peu de cuisson après ébullition. Elles se sont invariablement retrouvées en partie sur le sol par faute de trop forte ebullition. Idem avec de l'eau que l'on veut faire bouillir lentement une minute pour la purifier, il faut vraiment avoir du doigté. Maintenant par -20°C, le réchaud va un peu se calmer, la pression de combustible en tous cas...

Reste la question du piezzo que l'on pourrait ajouter à ce genre de dispositif, je ne sais pas si c'est une solution viable, ce serait un plus... Un briquet de secours peut toujours s'envisager.

Il y a pour finir la propension des composants à s'emboiter qui demandent des fois des efforts pour les dissocier. Le bol en plastique qui ferme le dessous de l'assemblage se retire parfois difficilement. Peut être qu'il subit une compression selon sa position dans le sac à dos. Le couvercle en plastique n'est pas toujours facile à positionner sur la gamelle, et à retirer...

                        Test par températures négatives ( -12°C )

 

Notes: pour les fanas de café, on peut trouver un piston qui s'adapte sur la gamelle du Windburner.

On peut garder une boisson au chaud dans la gamelle avec son couvercle et boire avec le couvercle fermé.

Le Windburner existe en 1 litre et 1,8 litre. Nous avons testé la version 1 litre.

MSR préconise le WIndBurner pour les trekkers, et son modèle Reactor pour l'alpinisme. Au vu de ses performances, je préconise le Windburner pour le trek et l'alpinisme.

Emissions de monooxyde de Carbone. Utiliser un réchaud dans un petit espace clos comporte un risque d'intoxication. C'est pourquoi il faut avoir quelques notions sur la production de CO de votre brûleur et toujours penser à bien ventiler l'abri avant de s'endormir.

Je pose la question à MSR sur l'emission de CO du Windburner et voilà leur réponse:

“The WindBurner is certified to CE, CSA, KGS, and AGA requirements.  When we do our stove qualifications, we chose the most stringent requirements from each of those standards and create a “worst case” standard to make sure that our stoves pass the hardest requirements.  For Carbon Monoxide, the most stringent global requirement is driven by the CSA (Canada).  This is less than 765ppm (parts per million).  The European standard (CE) is 2000ppm so we certify the stoves to a level that is only about 1/3 of what is allowed in Europe.  We also currently test 100% of the Windburner stoves to an internal level that is even more strict than the 765ppm for our own quality controls.  Note, the 765ppm  is the regulatory limit, but it is not what we designed the stoves to produce.  Our stoves routinely run with CO output significantly below the standard”

Ce que j'ai traduit par:
"Le WindBurner est certifié CE, CSA, KGS et répond aux exigences AGA. Lorsque nous qualifications nos brûleurs, nous prenons les normes les plus exigeantes pour que nos réchauds répondent aux exigences les plus strictes.
Concernant le monoxyde de carbone, la norme la plus stricte est celle du Canada  (CSA ). Elle est inférieure à 765ppm (parties par million). La norme européenne (CE) est à 2000ppm. Nous certifions les réchauds avec trois fois moins d'émission que le seuil européen.
Tous les Windburner ont été testés et évalués à un niveau encore plus strict que la norme canadienne à 765ppm.
L'765ppm est une limite réglementaire, mais nos réchauds fonctionnent avec une émission de CO nettement inférieure à la norme "

Les qualités

- Super performances pour les conditions difficiles, et rendement optimisé = économies de gaz.
- Fonctionne à bon rendement même dans un vent soutenu.
- Rangement compact d'un système très complet.
- Un litre de contenant me parait être un bon compromis pour une utilisation à deux.

à améliorer

- Couvercle rarement facile à clipser sur la gamelle.
- Le bol plastique se coince parfois dans l'assemblage.
- Difficile de faire mijoter à feu doux.

à visiter

Voir également:

Primus Mimer Duo ; Go System Fly Titanium ; Gaz Jetboil ;