J'ai testé les Symbioz durant trois hivers, et durant une trentaine de sorties en neiges très différentes: profonde sans sous-couche, neige tassée, pistes bien tracées, neige dure de regel, neige transfo ou poudre d'hiver en altitude.
Grosse impression dès le début! Je chausse au pied de la voiture, et c'est surprenant... J'ai vraiment l'impression de ne pas avoir de raquettes au pieds, en tous cas pas mes raquettes habituelles. Sur la neige tassée et gelée de la route, j'ai une sensation de liberté pour accomplir les dernières manips avant le départ. J'ai presque envie de partir en footing... Et d'ailleurs ça le fait bien en neige tassée ou peu profonde. La raquette suit avec légèreté et dynamisme. Les adducteurs et le bassin ne sont pas soumis à cette "marche en canard" que provoquent des raquettes classiques.
Dès les premiers pas sur le sentier (tracé) l'impression de liberté et de fluidité se confirme. Le déroulé de pied n'a vraiment rien à voir avec les 225, qui sont pourtant un petit peu souples sur l'arrière, mais rien de comparable!.
En contrepartie de cette souplesse, on aura moins de rigidité et donc de portance qu'avec les 225 en neige profonde. J'ai fait la trace plus de 2 heures dans de la poudre de 60 cm avec des passages en forêt où il y avait parfois 1 mètre de neige. On sent, et on voit la Symbioz se plier légèrement à l'avant et à l'arrière durant l'enfoncement (voir vidéo).
C'est un point que j'ai voulu vérifier et approfondir en testant la Symbioz de façon renouvelée dans différentes natures de neiges: poudre, croûtée, mais toujours en terrain sauvage et en exploration, en dehors des circuits tracés.
L'exploration reste sans problème, mais avec un peu moins de stabilité. Idem en descente dans la poudre, on doit un peu compenser cette souplesse avec le pied, mais là encore rien de flagrant (voir vidéo). On s'en rend surtout compte lorsque l'on remet une paire de raquettes rigides comme les 225.
Lorsqu'on enfonce bien dans une poudre assez dense, on ramasse peut être un peu moins de neige qu'avec les 225, il y a un gros espace ajouré sur le devant de la raquette. Mais je n'ai pas eu l'impression de ramasser beaucoup non plus avec les 225.
La cale de montée et tous les réglages de fixations sont beaucoup plus simples à utiliser sur la Symbioz. Heureusement car mettre et enlever la cale sur les 225 était parfois un calvaire en conditions difficiles. Le fabricant indique que les cales sont manipulables avec des bâtons. J'ai trouvé que c'était plus simple avec les mains, surtout si on a des rondelles de bâtons un peu souples (voir vidéo).
Les fixations sont nettement améliorées par rapports aux anciens modèles (225). Un étrier facilement réglable, un clip de serrage devant et une crémaillère pour le maintien de la cheville. Cette dernière vient se loger dans un fourreau protecteur pour éviter de pendre en dehors de la fixation (voir vidéo).
RAS au niveau des performances de ce système. Aucun raté constaté et une utilisation assez facile à manipuler avec des gants.
La symbioz ne propose pas de fixation du talon. Je n'y vois pas d'inconvénient majeur. La glissade en pente raide peut se faire également avec le talon libéré, dans l'axe de la fixation. C'est un exercice qui se pratique en pente raide dans la poudreuse.
C'est pas mal du tout grâce aux 8 crampons en inox, assez dimensionnés et bien taillés pour tenir la raquette en traversée. Crampons qui sont complétés par des petites barres d'accroche plastiques sur la moitié inférieure du tamis (voir photo dans la rubrique "données fabricant").
J'ai testé le cramponnage de la Symbioz en neige croûtée, en traversée en neige transfo: rien à redire. Les crampons tiennent bien. J'avais des chaussures assez souples et je n'ai pas eu de mauvaises sensations. Le fait qu'ils soient en inox est plutôt intéressant contre la rouille. L'inox, en général, n'a pas le même pouvoir de pénétration dans la glace que les aciers trempés, mais pour une paire de raquettes, c'est largement suffisant.
Sur neige dure et bien transfo.. RAS la raquette tient bien et donne toute sa mesure avec sa souplesse et son déroulé de pied.
Les "lames verticales" ou pointes avant sont plutôt bien dimensionnées pour attaquer le raide. Je m'en suis servi pour franchir des raidillons en neige profonde (voir vidéo), la prise en pointe avant me semble correcte et dépend de la sous-couche. Si celle-ci est en neige dure la prise en sera facilitée.
Poids: pourtant 20 grammes plus lourde que la 225 (980g contre 960g), la sensation de légèreté au bénéfice de la Symbioz est surprenante quand on passe de l'une à l'autre.
Prix constaté en janvier 2015: 230€. La Symbioz est 100€ plus chère qu'une raquette classique, mais les sensations sont vraiment différentes. La différence de prix est en rapport avec la différence de fluidité observée lors de la marche;-))
Beaucoup plus facile à déneiger qu'une 225, au moment où on veut la ranger dans le coffre. Elle présente beaucoup moins d'interstices où la neige glacée sera difficile à déloger.
En deux hivers, la raquette a été rabotées sur les côtés, mais rien que de normal. Les lames plastiques verticales se sont émoussées. J'ai eu une casse de l'axe réparée (voir ci-dessus). Les étiquettes "TSL" se sont vite décollées sur le devant de la raquette, la marque annonce avoir trouvé une solution à ce problème. Sinon RAS les fixations fonctionnent bien et la raquette a encore de beaux jours devant elle.
2016: Alpinisme hivernal en Symbioz avec des pentes soutenues à 30/35° et un passage à 40° (montée en raquettes par neige souple, mais descente en crampons, raquettes sur le dos pour ce passage). Les symbioz sont bien passées dans les pentes raides, en frontal. Elles ont un peu de souplesse pour les travers, mais les crampons accrochent bien. J'ai pu comparer avec les 225 de mon compagnon; ces dernières sont plus rigides et peut être plus techniques pour certaines pentes, mais les crampons de la symbioz sont supérieurs. Comme dans les passages plus "marchants", la symbioz est nettement supérieure, je pense que dans l'ensemble elle se défend bien.
Novembre 2016: première sortie en raquettes avec des neiges diverses, et déjà assez profondes au dessus de 2500m dans le massif de Crevoux, près de Vars. La symbioz n'a posé aucun problème mais c'est sa cousine la TSL 225 qui a cassé l'attache de l'axe (idem casse ci-dessus). Ce semble être une faiblesse des TSL. Le SAV me propose la livraison d'une attache pour 8€ port compris. (ref: MPRA659 pour la 225).
Décembre 2016: Une très belle sortie sur la face nord de l'Aupillon 2915m avec traversées de pentes soutenues en neiges différentes. Pour le couloir et l'arête sommitale, les Symbioz sont allées au sac à dos, la fin s'effectuant en crampons. A la descente j'ai surfé par endroit, en mettant le poids du corps à l'arrière et en alternant pied droit/pied gauche. Sur cette sortie "alpi" la Symbioz n'a pas démérité dans les parties techniques mais reste moins portante que les raquettes classiques.
Mars 2017: Deux sommets de 3300m en haute Ubaye avec des pentes en neige assez transfo pour le premier et des pentes raides de face nord pour le deuxième où les raquettes sont allées au sac pour laisser la place aux crampons. Les symbioz sont compatibles avec ce genre de raid, que l'on peut parfois qualifier d'alpinisme hivernal. Le déroulé sur des longues journée est un bénéfice acquis. Je note encore que la portance est moindre que celle des copains: à poids égal je m'enfonce plus. Cela ne m'a pas empêché de faire la trace, et plus que ma part. En traversée déversante, l'accroche est assez bonne. Je dis "assez" car j'ai été impressionné par la tenue des Tubbs TRK 24 de mon copain Jean Marc. La symbioz n'est pas de ce niveau même si leur performance est correcte.
- Une révolution dans le confort permettant une marche plus naturelle et moins douloureuse pour les aducteurs et les articulations.
- Des possibilités d'entrainement cardio, en neige dure ou pistes tracées.
- Une accroche sérieuse grâce aux crampons inox et aux pointes avants.
- Des fixations modernes et des cales faciles à positionner.
- Expérience de SAV positive
- Plus chère qu'une raquette standard.
- La flexibilité donne moins de portance en neiges profondes
- Attaches de l'axe cassées et vite réparées, à suivre..